Mercredi, 16 février 2022-L’eau, dit-on, c’est la vie. Mais à Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central, depuis près d’un trimestre, cette denrée indispensable dans la vie d’un être humain, est synonyme à la mort. Car, pour s’en à procurer, elle relève du parcours d’un combattant.
En effet, contre toute attente, elle ne coule presque plus dans les robinets à travers plusieurs quartiers de Matadi et aucune de trois communes de cette ville n’est à épargner par ce calvaire.
De l’avis de nombreux habitants de Matadi, cette situation serait due à la volonté des responsables de la REGIDESO, cette entreprise ayant seule le monopole de traitement et de distribution d’eau en République Démocratique du Congo.
Ces derniers, pour des raisons inavouées, ont délibérément opté pour le système de délestage dans la fourniture d’eau à travers toute l’étendue de la ville portuaire de Matadi.
C’est à dire, il y a des quartiers qui ne sont servis qu’une seule fois par semaine. Les uns chaque lundi, les autres chaque mardi et d’autres encore chaque mercredi, chaque jeudi, chaque vendredi et ainsi de suite.
Cette situation met en mal ses nombreux abonnés qui ne savent plus à quel saint se vouer. Étant donné qu’il leur est présentement très difficile de se faire des réserves d’eau capables de leur servir pendant toute une semaine.
Par conséquent, ils sont obligés, pour s’autosuffire, de parcourir de longues distances à pieds les jours où leurs robinets connaissent la sécheresse pour aller déranger certaines connaissances qui leur vendent de l’eau à des prix laissant à désirer par bidon où encore se diriger vers le fleuve Congo à la recherche de cette denrée avec toutes les conséquences fâcheuses que cela entraîne dans le chef de certaines familles qui connaissent parfois des cas de noyades.
L’eau est parmi les priorités des actions contenues dans le programme de cette première mandature du Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo mais qui, contre toute attente, constitue à ce jour un véritable casse-tête.
Le Directeur provincial de la REGIDESO étant en congé, toutes nos démarches pour atteindre le Sous-directeur technique de cette société en vue de connaître les mobiles d’instauration de ce système de délestage dans la fourniture d’eau potable tant décrié en ce 21ème siècle sont restées vaines.
Curieusement, à chaque fin du mois, elle distribue aussi, sans gêne aucun, les factures de consommation d’eau à ses nombreux abonnés et ceux qui ne payent pas voient leurs tuyauteries être déterrées sans pitié.
La situation d’eau à Matadi étant ce qu’elle est, il appert aux responsables de cette entreprise de tout faire pour arranger les installations de leurs usines afin de satisfaire leurs abonnés exposés à de diverses maladies d’origine hydrique par la faute d’excès de consommation de l’eau non traitée ne répondant à aucune norme hygiénique en vigueur.
Dieudonné MUAKA DIMBI