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Gratuité de l’enseignement : « Il y a avancée parce que l’état reconnaît enfin son erreur » (Tribune)

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Samedi, 30 octobre 2021-Ce n’est pas encore officiel, mais le représentant de l’intersyndical des enseignants en négociation avec le gouvernement à Mbuela Lodge l’a affirmé : le gouvernement revoit sa position et déclare que la gratuité ne concernera plus que l’école primaire. Et dans la foulée, il a déclaré que la grève des enseignants est suspendue et la reprise des cours serait pour ce lundi déjà, cela pour permettre aux négociations de se dérouler dans un climat serein. C’est une toute petite avancée, qui peut se confirmer, mais qui peut aussi se perdre.

Il y a avancée parce que l’état reconnaît enfin son erreur. La gratuité a souffert de l’impréparation, parce que née captive d’un calcul populiste et électoraliste. Les moyens de la gratuité n’y étaient tout simplement pas. C’est tout ce que nombre de gens pondérés avaient voulu faire entendre aux conseillers malades d’excès de zèle de l’entourage présidentiel. En vain, et cela a coûté deux ans de dégâts sur les enseignants, les enfants, les parents … deux ans perdus et irrécupérables.

Mais il faut en même temps déplorer la persistance des manigances et de la suffisance dans le chef de l’autorité politique. Pourquoi l’état ne peut-il pas respecter les procédures des syndicats ? En effet, une grève se décrète en assemblée générale et se lève mêmement, en assemblée générale. Pousser les délégués des enseignants à proclamer la fin de la grève sans consulter leurs pairs c’est les exposer au désaveu par les bases.

Ne serait-ce pas là un but poursuivi malicieusement par l’état obsédé par le diviser pour régner ? Respecter le partenaire c’est par exemple s’accorder deux jours de trêve, pour permettre aux délégués de rentrer vers leurs bases et convenir ensemble de l’attitude à prendre face à ce premier point. Si les délégués passent outre cette procédure, ils vont se fragiliser, et c’est encore l’état qui va amener la cacophonie. Or le temps presse. Il faut renoncer à la propagande.

Secundo, il faut éviter de confondre les revendications des enseignants, qui portent sur le respect de l’Accord de Bibwa, et la question de la gratuité. La gratuité ne concerne pas les enseignants, même si in fine celle pourrait faire leurs affaires, mais plutôt le gouvernement et les parents, car ce sont ces derniers qui éventuellement mettront la main à la poche.

L’enseignant est prestataire d’un service qui est la formation des enfants, et tout ce qui le concerne c’est d’être rémunéré, la question de la source de financement ne relevant pas de son ressort. Le taximan n’est pas là pour indiquer au client où il peut trouver l’argent pour payer la course. Donc, le bon sens demande que le gouvernement prévoie un autre round de négociations avec le banc parental. La suite des négociations avec les enseignants doit concerner des problèmes d’un autre ordre, contenus dans l’accord de Bibwa, et non la gratuité.

Enfin, il revient à l’état de songer à réparer ses relations avec son partenaire de l’éducation qu’est l’église catholique. Beaucoup de malentendus, mais aussi des griefs pas toujours infondés de part et d’autres. Il est vrai que certains prêtres ont eu la main trop longue dans la gestion des contributions des parents. Il y a lieu de faire un état des lieux responsable et signer la paix des braves, pour l’intérêt des enfants et de la république.

Kimikambo GONTCHO, _Conscience nationale en action_, _whatsApp : +243 81 27 22 490

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