Mercredi, 7 décembre 2022-Le Mouvement du 23 mars (M23) accepte enfin de se retirer des zones qu’il occupe sur le territoire congolais, à savoir : Bunagana, Kiwanja, Rutshuru centre et d’’autres localités du Nord-Kivu. Les supplétifs de Paul Kagamé venaient ainsi de réagir à l’esprit du communiqué final des pourparlers de Nairobi III clôturés hier mardi 06 décembre. Dans un communiqué signé par leur porte-parole Lawrence Kanyuka, à cette même date relatif au désengagement et retrait, les terroristes affirment qu’ils maintiennent le cessez-le-feu et qu’ils sont prêts à se retirer des zones occupées, conformément aux résolutions du mini-sommet prises par les chefs d’Etat tenu le 23 novembre 2022 à Luanda en Angola.
Toutefois, le M23 demande une réunion avec la Force régionale d’Afrique de l’Est et le Mécanisme de vérification ad hoc pour discuter des modalités de mise en œuvre, tout en renouvelant sa demande d’une réunion avec le médiateur et facilitateur pour discuter du sujet de ses préoccupations.
DIALOGUER DIRECTEMENT AVEC KINSHASA
Ce n’est pas tout, les terroristes du M23 réitèrent leur disponibilité de dialoguer directement avec Kinshasa pour trouver une solution durable aux causes profondes du conflit dans la partie orientale de la RDC.
Selon les conclusions de Nairobi III, il est prévu qu’un comité composé de représentants des communautés affectées, de l’EAC et du gouvernement soit constitué afin de faciliter la libération des prisonniers n’ayant pas de casier judiciaire, d’atrocités ou de condamnations pénales.
En plus, concernant les communautés résidant dans ou autour des parcs nationaux, le président Tshisekedi a accepté de les engager dans des projets écologiques et de les maintenir au cœur des efforts de conservation.
Le PDDRCS doit être revu et la recommandation des groupes armés concernant sa direction doit être intégrée et que des discussions auront lieu à ce sujet entre les représentants du gouvernement congolais et les communautés concernées. Le président Félix Tshisekedi fera une déclaration publique à cet effet.
Un appel au soutien des partenaires humanitaire a été lancé à l’endroit du PDDRCS.
Enfin, une série de rencontres est prévue au mois de janvier 2023 dans les villes de Goma, Bukavu et Bunia pour évaluer les progrès réalisés et les préparatifs des autres résolutions à moyen et long terme, sont parmi les conclusions du communiqué final de Nairobi III.
Pour rappel, ces terroristes soutenus par Kigali occupent, depuis juin, la cité de Bunagana, au Nord-Kivu, frontalière avec l’Ouganda et les mois qui ont suivi, ils se sont emparés de Rutshuru centre, Kiwanja et plusieurs autres localités situées sur la route nationale n°2 à l’issue de violents combats entre les FARDC et les terrorises du M23.
LA LIGNE ROUGE DE KINSHASA
En novembre, les chefs d’Etat de la sous-région réunis dans la capitale angolaise, ont ordonné au M23 de cesser le feu et de se retirer des zones occupées. Mais la date et l’heure fixées n’avaient pas été prises en compte par le Mouvement. Pour la première fois, les terroristes acceptent de se désengager.
Mais ainsi que l’esprit bien avisé peut le découvrir en lisant dans les lignes ledit communiqué, les supplétifs de Kagame- même s’ils ne l’expriment pas clairement –conditionnent leur désengagement et le retrait des positions occupées à un préalable qu’ils ont toujours présenté depuis longtemps : tenir un dialogue direct avec Kinshasa. Une condition que Kinshasa a toujours rejetée de façon catégorique, arguant qu’il est hors de question qu’un gouvernement dialogue avec des terroristes.
Pour Kinshasa donc, le dialogue avec les terroristes n’est envisageable que sous ces conditions, à savoir : le cessez-le-feu sans condition, le retrait des combattants du M23 de toutes les zones occupées ainsi que le retour de tous les déplacés dans leurs milieux d’habitation respectifs. Telle est la ligne rouge tracée par le Gouvernement de la RDC.
Kléber KUNGU/FORUM DES AS
Communiqué du 6 décembre 2022 relatif au désengagement et retrait
En référence à notre communiqué issu du mini-sommet des chefs d’État, tenu le 23 novembre 2022 à Luanda, en Angola, le mouvement M23 a ce qui suit à dire.
1. Le Mouvement M23 confirme son maintien du cessez-le-feu
2. En ce qui concerne la mise en œuvre desdites recommandations, le M23 est prêt à amorcer un désengagement et à se retirer, même s’il n’était pas représenté audit Sommet. Le M23 apporte son soutien aux efforts régionaux pour ramener une paix durable en RDC.
3. Le Mouvement M23 demande une réunion avec la Force Régionale d’Afrique de l’Est et le Mécanisme de vérification ad hoc pour discuter des modalités de mise en œuvre et renouvelle sa demande d’une réunion avec le médiateur et le facilitateur pour discuter du sujet de ses préoccupations.
Le M23 réitère sa disponibilité au dialogue direct avec le gouvernement de la RDC afin de trouver une solution durable aux causes profondes du conflit dans l’Est de la RDC.
Bunagana, le 6 décembre 2022
Le porte-parole politique du mouvement M23
Lawrence KANYUKA