Dimanche, 16 octobre 2022-Boma, première capitale de l’Etat Indépendant du Congo, traverse des moments les plus difficiles jamais connus depuis son existence. Cela est d’autant plus vrai qu’il suffirait tout simplement de faire la ronde de cette ville, à travers toutes ses trois communes à savoir : Kalamu, Nzadi et Kabondo, pour se rendre à l’évidence.
Sa population dont la misère dépasse présentement les limites du tolérable, pointe un doigt accusateur le sénateur Augustin Matata Ponyo, à la base de son malheur, pour avoir interdit, il y a quelques années, les importations des véhicules dits d’occasion et autres « bilokos » qui, soutient-elle encore sans mâcher les mots, faisaient booster son économie.
Suite à cette mesure gouvernementale tant décriée jugée unilatérale par les uns et les autres, les installations portuaires de Boma qui continuent à en souffrir, ressemblent aujourd’hui à un terrain de football.
Ses grues devenues caduques et rouillées par le poids de l’âge, ne font presque plus des mouvements de chargement et de déchargement des navires en provenance ou en partance de l’occident.
Cela, suite à l’absence généralement très prolongée de ces engins flottants qui y accostent à compte goutte.
Ses quais à la fois fissurés et corrodés, ne servent plus que des vestiges d’ornement de cette ville réputée touristique grâce à ses différents sites qui attirent encore certains étrangers.
Cette situation on ne peut plus loufoque, somme toute, a longtemps plongé la population de Boma dans une sorte de chômage qui ne dit son nom.
Car, toutes les activités vitales de cette dernière qui n’avaient comme principale source son port maritime ont toutes périclité.
Alors que pendant les périodes de vache grasse qu’à connu ce port, tout le monde se retrouvait. En commençant bien sûr par les services urbains générateurs des recettes, les commissionnaires en douane, les hôteliers, les restaurateurs, les exploitants des bars ; mais aussi les pratiquantes de plus vieux métier du monde communément appelées « tshèles »…etc.
Le stade « Socol » qui servait jadis de cadre des distractions saines pour certains bomatraciens, férus du ballon rond, a été totalement détruit par les politiques et ce, dans l’espoir qu’il pourrait subir, dans un temps record, une nette transformation mais en vain !
À cela s’ajoute l’éternel problème de curage de la rivière Kalamu qui, à chaque période de flux d’eau du fleuve Congo, a toujours fait des victimes, mais sans toutefois que cela ne puisse interpeller les décideurs.
Le peu de bonnes volontés qui voulaient amorcer, sur fonds propres, les travaux de son curage, à l’occurrence l’honorable Eva Muakasa pour ne citer que celui là, ont toujours été mal compris par certaines personnes malintentionnées qui, en lieu et place de les accompagner, préfèrent plutôt leur mettre les bâtons dans les roues pour des fins politiciennes.
En tout cas, la liste de problèmes socio-économiques qui entravent non seulement la vie des habitants de Boma ; mais aussi et surtout le meilleur fonctionnement de cette ville, n’est pas exhaustive.
Soucieux de voir cette deuxième grande ville portuaire de la RD. Congo, en général, et du Kongo Central, en particulier, renaître de ses cendres, le Gouverneur Guy Bandu Ndungidi qui tient à marquer son passage à la tête de cette province, a dû dépêcher tout récemment à Boma, Léopold Mbadu, son Commissaire Général en charge des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction (ITPR), pour se rendre personnellement compte des réalités de l’heure de cette ville et, éventuellement, lui faire un état des lieux.
Sur place, cet émissaire du gouvernement provincial, accompagné de Marie Josée Niongo Nsuami, maire de Boma, avait visité les installations portuaires locales et tenu une séance de travail avec tous les opérateurs portuaires de cette entité.
Il était donc question d’étudier ensemble les voies et moyens susceptibles de rendre de nouveau vivable cette ville comme par le passé et ce, avant d’effectuer une ronde qui l’avait conduit, tour à tour, dans les installations du stade « Socol » ainsi que dans la rivière Kalamu pour pénétrer de fond les différents problèmes qui s’y posent et proposer les pistes des solutions.
Après avoir dressé son rapport de mission auprès de nº 1 de la province, ce dernier a enfin décidé de prendre à bras le corps les problèmes jugés prioritaires qui se posent dans cette ville et lesquels sont capables de garantir la survie de sa population et de booster son économie.
C’est-à-dire, Guy Bandu Ndungidi est plus que déterminé, dans la mesure des possibilités financières du gouvernement provincial, de relancer les activités du port maritime international de Boma ainsi que les travaux de construction du Stade « Socol ».
Ceux liés au curage de la rivière Kalamu ne sont pas non plus oubliés, a-t-on appris des sources proches du Chef de l’Exécutif provincial.
Dieudonné MUAKA DIMBI