Dans une interview accordée à la radio Okapi ce lundi 22 février 2021, l’ancien patron de l’Agence nationale des renseignements (ANR), Kalev Mutond a répondu à toutes les questions qui font des bruits sur la toile.
Pour commencer, ce dernier a reconnu avoir pris connaissance sur les réseaux sociaux, d’une plainte déposée contre sa personne par Jean-Claude Muyambo.
Accusé d’avoir été à la base des faits de torture, menaces de mort et d’assassinat comme patron de cette organisation, Kalev Mutond rejette en bloc toute ces allégations et attend son interpellation par la justice, avant d’émettre un point de vue quant à ce.
De prime abord, il a rappelé que l’ « ANR est un service de l’État qui fonctionne sur base des textes et il y a une loi qui organise le fonctionnement de l’Agence nationale des renseignements», tout en évoquant les articles 20 à 25 de son statut administratif, lesquels reviennent sur les notions judiciaires.
Et d’ajouter : « la loi dit qu’un agent de l’ANR a droit à une protection spéciale de son identité, de sa personne et de ses biens ». À l’en croire, ce dernier n’est pas intouchable. Comme quoi, il peut aussi être visé par la justice en cas d’infraction.
Contrairement aux bruits qui circulent sur sa gestion de l’époque, il a rappelé que certains agents ont été sévèrement sanctionnés dans le passé, pour cause des actes intolérables.
L’ANR, à son époque, dit-il, avait mis en place une stratégie qui permettait aux agents de collaborer avec toutes les personnes, et même celles qui ont été présentées comme des présumés coupables de certains faits. Question de bien mener les enquêtes, sans la moindre torture comme une frange partie de l’opinion le témoigne.
Kalev tacle les organisations de droit de l’homme
Pour Kalev, « l’ANR est victime d’une propagande politicienne » qui, pour certains d’entre eux, travaillent nuit et jour pour salir les services du pays. « On présente les agents de l’ANR comme des assassins, les services comme des organes de torture et d’assassinat ».
Dans cette optique, l’ancien patron de l’ANR met quiconque à défi, citerait le nom d’une seule personne tuée par l’ANR. « On vous parle de l’empoisonnement. Je ne connais pas un seul cas d’un compatriote ou d’un étranger empoisonné par l’ANR ».
Dans la foulée, il a dénoncé ce comportement qui décourage, en lieu et place de reconnaître les efforts que fournissent les services de l’État, dont certains travaillent sans relâche pour que les institutions soient stables.
Kalev prêt à se présenter devant la justice
Sans la moindre peur, il estime qu’il peut, à n’importe quel moment, collaborer avec la justice. « Je suis prêt à aller répondre devant la justice de mon pays des faits infractionnels commis par l’individu Kalev », tout en précisant qu’il ne peut devant aucune institution, « sauf devant le Président de la République », rendre des comptes des actes commis dans la gestion des services de l’État. À l’en croire, il le qualifie d’un acte visant à « mettre l’État dans la rue ».
Adhésion de Kalev au PPRD, « j’ai décidé de faire la politique après l’ANR »
« Comme haut cadre que je fus, pendant ce temps-là, je n’étais pas membre d’un parti politique », a-t-il fait savoir au sujet de son adhésion au Parti du peuple pour la reconstruction et la Démocratie (PPRD), parti cher à Joseph Kabila.
Sans ambages, il rappelle que c’est un choix personnel qui détermine sa vie, bien évidemment après sa carrière à la tête de l’ANR. « Je ne suis plus administrateur général de l’ANR, et que comme agent, j’ai demandé ma mise en disponibilité en bonne et due forme, vous n’allez pas interdir à tous les chefs de service à travers le monde, d’avoir une vie après le service », a-t-il renchéri, avant de signifier clairement qu’il a choisi à présent de faire la politique, d’où son choix du PPRD, parti membre du Front Commun pour le Congo (FCC).
Guillaume MAVUDILA