Dimanche, 1er octobre 2023-Le Chef de l’Etat est déjà rentré au pays depuis la semaine dernière. De retour de la 78ème Assemblée générale de l’ONU, on ne dira, certes pas, que le Président de la République a effectué, comme Ulysse, un heureux voyage. Ou qu’il a conquis la toison.
La vérité est que le séjour de Félix Tshisekedi à New York a été studieux, sérieux, laborieux. Les observateurs ont principalement retenu la consolidation du leadership du Chef de l’Etat congolais dans de nombreux domaines. Il en est ressorti plusieurs messages lancés à la RDC, à l’Afrique et au monde.
Les mêmes observateurs ont particulièrement noté que l’hôtel du Président de la République n’a pas désempli. Les sollicitations se sont multipliées jusqu’à la dernière minute du séjour onusien du Chef de l’Etat. Même la très célèbre Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’Etat américaine et épouse de son mari, dont les analystes n’ont jamais manqué de souligner le rôle que l’on sait dans la déstabilisation de l’Est de la RDC et le pillage de nos richesses, s’est essayée à rencontrer le Président Tshisekedi. Sans succès.
Des investisseurs se sont par ailleurs, bousculés pour afficher leurs intentions et leurs ambitions sur la base du modèle gagnant-gagnant proposé par le Chef de l’Etat dans le secteur des minerais stratégiques. La RDC a ainsi, dans les mêmes circonstances de temps et de lieu, reconfirmé à l’attention de l’opinion mondiale son importance et son rôle dans la transition énergétique et la régulation climatique, avec un accent particulier sur le dossier du crédit carbone au profit d’un prix juste et rémunérateur en faveur des pays détenant les plus grands bassins forestiers du monde à l’instar du Brésil avec le bassin amazonien, l’Indonésie qui détient le Bornéo-Mékong et, naturellement, la RDC avec son bassin du Congo qui lui confère le statut privilégié de pays solution.
Notre pays a puissamment relayé, à travers Félix Tshisekedi, les demandes ainsi que les attentes de l’Afrique pour l’avènement d’un ordre mondial plus juste, au sein duquel le continent jouerait un rôle plus conforme à son importance démographique et stratégique, au dynamisme d’une jeunesse qui constitue l’avenir de l’humanité.
La RDC a, enfin, renouvelé devant le monde entier son ardent désir de paix et de justice. La paix après plus de trois décennies de déstabilisation, de massacres et de pillages dans la partie orientale du pays. La justice, du fait que les acteurs et les auteurs de ces massacres et pillages, dans un but essentiellement hégémonique, sont connus et bien documentés dans différents rapports des experts de l’ONU.
D’où le message subliminal de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo à son pays longtemps humilié et qui n’a cessé de rêver à sa résurrection après la réorganisation et la montée en puissance de son armée. « Ça suffit ! » s’est écrié le Président de la République. Face à l’impuissance de l’ONU, à la duplicité et à l’hypocrisie de la communauté internationale dans son rôle statutaire d’assurer la paix et la sécurité dans le monde, la RDC va devoir s’en occuper en ce qui concerne la partie orientale de notre pays. Quitte à accélérer de manière consensuelle le départ de la Mission de l’ONU pour la Stabilisation de la RDC (MONUSCO), dont la présence est très contestée par les Congolais après plus de vingt ans d’omerta et de complicité dans les massacres et les pillages.
Ce dossier très sensible a été l’objet d’une importante et longue rencontre avec le Secrétaire général de l’ONU à qui Félix Antoine Tshisekedi a décrit par le menu, l’impuissance et la duplicité, très documentées, de la MONUSCO pour légitimer son exigence d’un retrait accéléré de celle-ci. Mais aussi et surtout pour exiger de la communauté internationale plus de sanctions à l’égard de l’agresseur rwandais.
La pression a fini par payer. Ainsi le plus grand bénéfice engrangé par le Chef de l’Etat durant son séjour onusien a été la décision des Etats-Unis de suspendre, à la suite d’un lobbying insistant de Félix Tshisekedi, leur coopération militaire avec le Rwanda et de sanctionner certains de ses généraux impliqués dans la guerre de l’Est. La France comme le Royaume Uni se sont inscrits dans la dynamique pour condamner, quand bien même la sagesse enseigne que la RDC devrait se garder de faire confiance aux Occidentaux, surtout quand ils font des cadeaux aussi soudains qu’inexpliqués après plusieurs années de refus d’entendre les souffrances des Congolais.
Alors que le monde entier redécouvre, comme par enchantement, les merveilles de la RDC chantées par Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, tout ceci explique abondamment l’évolution du rapport des forces en cours dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Mais aussi l’agitation qui s’est installée chez nos ennemis face à la détermination d’une armée renouvelée, formée, équipée, et qui ne cesse de monter en puissance. C’est le fond même du message d’éveil patriotique et de mobilisation du Chef de l’Etat à ses compatriotes, mais aussi d’avertissement à l’Afrique et au monde.
Enfin, le Président de la République a retrouvé un pays résolument engagé dans l’accomplissement du cycle électoral avec des élections générales prévues, comme il s’en est engagé devant la communauté internationale, le 20 décembre 2023. Plusieurs candidats, par milliers, se sont inscrits au processus pour les législatives et on attend pour la semaine qui vient la clôture des inscriptions pour la présidentielle. Des candidats potentiels sillonnent le pays sans aucune entrave et d’aucuns se sont même lancés dans une campagne précoce dans une ambiance qui confirme chaque jour le dynamisme de la jeune démocratie congolaise.
Bienvenu Bakumanya/ACP