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Il n’y a pas de tribalisme en RDC ! (Tribune)

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6 août 2021-Quand on regarde ce qui se passe dans d’autres pays, on ne peut pas dire qu’il y a tribalisme en RDC. Il y a juste des querelles de famille, comme dans toute famille. Le tout est de savoir gérer ce qu’on ne peut pas éradiquer, cas de l’Europe qui ne sait pas éradiquer les récentes migrations par l’océan. Le problème c’est la médiocrité de la classe politique qui, faute de pensée politique, aime appuyer sur cette fibre. Mais fondamentalement, le peuple congolais est un peuple pacifique et hospitalier, Dieu merci.

Les intellectuels, malheureusement, se font prendre dans le piège des préjugés, faute d’esprit critique. Un exemple : on prétend que les Kasaïens sont vantards. Je demande qu’on me cite des cas vérifiables, et Crispin commence à tourner les yeux. Moi-même je prends un domaine, celui de la musique. Quels sont les musiciens balubas qui sont plus vantards que Koffi ? Que Evoloko Atshuamo ? Que Kester Emeneya ? Que Mbuta Mashakado, Papa Wemba, Werason ? Personne n’en trouve. Ni Jean Goubald Kalala, ni JB Mpiana, et Nico Kasanda n’était pas plus arrogant que Tabu Ley ou Luambo Franco. C’est peut-être Koffi Olomide qui pourrait être qualifié de vantard, et pourtant il ne s’agit même pas de vantardise ; non, Koffi, tout comme Evoloko Joker, sont des poseurs, simplement, et non des vantards.

Ooo, Bruno Tshibala aurait « volé » en tshiluba dès qu’il a pris le pouvoir. Ah oui ? Peut-on comparer avec Muzito, Katumbi, Lukwebo ? En réalité, ce sont des clichés qui ne reposent sur aucune étude chiffrée, des préjugés, comme ces préjugés qui prétendent que les Rwandais sont plus intelligents que les Congolais. Vous êtes tout simplement idiot d’avaler ces couleuvres. Nous avons étudié avec des Rwandais en polytechnique à l’Université de Kinshasa, et nos amis rwandais n’ont jamais été plus intelligents ou moins intelligents que nous.

Mais en revanche, il y a le repli identitaire consécutif à une stigmatisation, que les esprits pressés qualifient faussement de tribalisme. Lorsque les gens se mettent à pointer du doigt les KasaÏens, que voulez-vous qu’ils fassent sinon se replier sur eux-mêmes ? Or, on pourrait dire que les Bakongo sont aussi tribalistes avec les envolées du leader local Ne Muanda Nsemi, et encore plus les Katangais, avec l’opération Bilulu.

C’est soit de la médiocrité, soit du motema mabe que de vouloir créer un problème qui n’en est pas un. Quand les médiocres sont aux affaires, il leur est facile de jouer sur cette fibre qui marche sans trop d’efforts, car faisant appel aux instincts primaires de l’esprit grégaire de l‘homme.

La question du tribalisme refait surface parce que Félix Tshisekedi se serait entouré de Baluba à tous les postes stratégiques, et même moins stratégiques.

Personnellement, je n’ai pas fait les vérifications (et franchement, la question ne me vient même pas à l’esprit), mais si tel était effectivement le cas, il aura intérêt à effacer cette mauvaise image. Mais, le vrai problème en ce qui le concerne reste la gouvernance et ses choix politiques stratégiques face au néocolonialisme et à la situation sécuritaire dans l’est.

Le monde évolue, et devient un village. Les gens s’intègrent, choisissent leurs nationalités. Comment les autres gèrent-ils ces questions ? C’est pour cela que la « congolité » est plus l’expression d’un nationalisme paranoïaque qu’autre chose, à laquelle il faut préférer celle de la nationalité. Le véritable handicap ici c’est de manquer des hommes compétents et vertébrés aux commandes du pays. Aller dans l’autre sens c’est se perdre dans un bourbier dont on ne sortira jamais, tandis que les autres avancent. Conclusion : « Que les médiocres dégagent ». Ah, Tata Cardinal, Tata Cardinal, lama sabachthani ?

Kimikambo GONTCHO (+ 243 81 27 22 490)
Conscience nationale en action (CNA)

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