Mardi, 11 janvier 2022-Ambiance de veillée d’armes au Palais de la nation et à la Cité de l’UA. Directeur de cabinet et ses adjoints, Hauts représentants, conseillers spéciaux, conseillers principaux, conseillers, assistants …bref tous les hiérarques de la Présidence de la république sont sur le qui-vive. Chacun se demandant de quoi demain sera fait.
L’onde de choc du désaveu populaire exprimé en direct a atteint le bord du fleuve et les hauteurs de Ngaliema. Pour le maître des lieux, il y aura un avant et un après périple kasaïen.
Le chef de l’Etat ne peut pas avoir entendu le « J’accuse » à la Zola à Mbuji-Mayi, Kananga, Tshikapa et même à Lodja sans donner suite à la façon gaullienne de « Je vous ai compris« . Au risque d’être perçu comme le « problème« . Et de payer cash les indélicatesses de ses proches.
La jurisprudence d’ici et d’ailleurs renseigne que si l’exercice du pouvoir avec tous les privilèges qui en découlent est solidaire, la reddition des comptes est solitaire. L’après-pouvoir, telle la défaite, est même orphelin.
Une fois la soupe finie, les fidèles, les militants convaincus et convaincants, les collaborateurs zélés quitteront un à un ou en masse la table pour une autre. S’il devait écrire ses mémoires, Joseph Kabila aurait de quoi remplir une centaine de pages rien qu’avec le reniement de ceux qui passaient pour des kabilistes « pur sucre« .
Comme on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, les têtes conspuées, décriées, désavouées et même démonétisées par la « base » vont devoir tomber, telles des feuilles mortes. Le Président ne saurait donc faire l’économie du grand ménage d’abord dans sa cour infestée de « diasa, diasa » version UDPS et au sein du Gouvernement.
Tel est le prix à payer en guise de catharsis post-tournée. C’est aussi à ce prix-là que Fatshi peut se réinventer. Et aborder en mode « actions concrètes et efficaces » l’année 2022 où plus personne n’attend de lui des promesses.
José NAWEJ/FORUM DES AS