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RDC : Bahati sur l’Union sacrée « nous ne sommes pas encore au niveau du partage des postes »

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31 janvier 2021-Invité de l’émission «face à face» de la radio Top Congo, l’informateur, Bahati Lukwebo, a répondu à plusieurs questions de l’heure, en rapport avec la vie politique du pays.

Tour à tour, il était question pour lui d’aborder les sujets relatifs à son apport au sein de l’Union sacrée, la question du choix du Premier ministre, son opinion vis-à-vis du président actuel, Félix Tshisekedi et son prédécesseur, Joseph Kabila, sans oublier la question qui le divise avec Steve Mbikayi, notamment sur le choix d’un candidat commun de l’Union sacrée en 2023.

Dans la foulée, il s’est félicité d’avoir réussi à compter 391 députés appartenant aux 24 partis et regroupements politiques appartenant à l’Union sacrée.

« J’étais aussi en train de pêcher tout en identifiant et en convainquant mes interlocuteurs. La mission de l’informateur n’est pas neutre. Il faut convaincre. Ma mission était celle d’identifier ceux qui sont prêts à accompagner la vision du Chef de l’Etat. Nous n’avons pas créé de majorité. Nous avons identifié une majorité », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : « nous avons lancé des invitations à tous ceux qui ont des députés, même au PPRD. Je n’ai fait aucune distinction. Le travail était impersonnel, mais nous sommes dans une entreprise politique »

Ainsi, il a dévoilé les méthodes qu’il a utilisées pour arriver à atteindre la mission qui lui a été confiée. « La méthode discrète avec les chefs de regroupements politiques qui ont des députés à l’Assemblée nationale et des contacts directs avec des députés individuellement ou en causus. Cela nous a permis d’expliquer ce qu’est réellement l’Union sacrée. Les deux méthodes ont été payante. Nous avons terminé le travail avant le délai imparti ».

Par ailleurs, « les individualités aussi sont venues et se sont ajoutées au nombre de ceux qui existaient. Elles n’ont pas été appelées. Elles ont répondu à l’appel du Chef de l’Etat », a dit le président national de l’AFDC-A.

« Aucun poste n’est promis aux adhérants de l’Union sacrée »

Bahati Lukwebo a confirmé à l’opinion nationale que tous les adhérants de l’Union sacrée ne parlent pas en termes de poste jusqu’à ce niveau. Contrairement à ce qui se racontent, « on s’est tous mis d’accord sur les principes. Nous ne sommes pas encore au niveau du partage des postes ».

Répondant aux accusations de Jean-Marc Kabund envers les partis politiques, Mouvement de la Libération du Congo (MLC) et Ensemble pour la République (ER), respectivement les partis de Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, à l’en croire, ces derniers n’avaient présenté que leurs cahiers des charges, tout en signifiant que lesdits cahiers ont été validés par cette organisation.

Pour lui, ces cahiers des charges reprenaient les éléments importants pour la bonne marche du pays, notamment les réformes de la CENI et le mode d’élection des gouverneurs.

C’est ainsi qu’il a pris à témoin les propos tenus par le porte-parole du MLC, Raphaël Kibuka. Comme quoi, « tous ont accepté de signer les documents de l’Union sacrée pour matérialiser leurs ambitions ».

Au sujet du choix du chef du prochain gouvernement, le président de l’AFDC-A a repris les lignes suivantes : « en ce qui concerne la nomination du Premier ministre, c’est la compétence exclusive du Président de la République ».

Toutefois, ajoute-t-il, les propositions ont été faites pour limiter les ministères à une quarantaine. Et de signifier que cette nomination relève du pouvoir discrétionnaire du Président de la République.

« C’est possible aussi que la Primature soit (au MLC ou à Ensemble). Nous sommes au service du pays et du peuple. Si on nous appelle, on est prêt à travailler », a-t-il conclu à ce sujet.

Quant à la question sur les 1,5 million de dollars américains qu’il aurait demandés pour bien mener sa mission d’information, Bahati Lukwebo n’a pas donné sa langue au chat. Il souligne que « toutes les factures (des salles et autres) ont été envoyées au cabinet du président de la République qui les envoie aux ministères des Finances et de Budget. Nous ne sommes pas salariés. Nous sommes venus pour rendre service à la nation. Nous n’avons que des primes ».

Un Bahati Lukwebo réconciliateur

Par devoir de mémoire, il a rappelé ce qui suit : « nous avons aussi fait le travail de réconcilier certains regroupements (dont le sien AFDC-A). C’était juste un complot. (Kabila) n’a payé que 40% de la caution. Nous avons nous-mêmes financé notre campagne électorale. Certains ont même vendu leurs maisons. Et nous étions devenus la cible de ceux qui nous ont rien donné ».

À ce même sujet, il a ajouté : « tous les députés de l’AFDC m’ont rejoint. Nous étions en réunion. (Seule le suppléant de Nene Ilunga) traîne les pas. Mais, il sait que s’il va ailleurs, il perd son mandat ».

Pour ce qui est de la loyauté et de la fidélité des députés : « on n’est pas entré dans les secrets de Dieu. Dès lors que les députés ont signé leur fiche d’adhésion, je ne peux que les croire. Mais je ne peux pas dire qu’il ne faut pas compter sur eux à 100% lors d’un vote. Ce qui compte, c’est l’impulsion. Dès lors qu’il y a de l’impulsion à partir de la tête, même ceux qui sont mauvais peuvent changer ».

Bahati parle de Kabila et Tshisekedi

Ancien collaborateur de Joseph Kabila et proche de Félix Tshisekedi à ce jour, son option était attendue du public : « j’ai constaté que les deux ont la volonté du changement dans notre pays. Mais, c’est l’entourage qui crée des problèmes. Il faut juger à partir des résultats. Et cela viendra des élections ».

Dans ce sens, il n’a pas tardé à agir face à l’initiative de Steve Mbikayi et sa structure du Front Patriotique 2023. « Il est trop tôt d’aborder la question des des élections maintenant. Il n’ya pas d’engagement à soutenir le Chef de l’Etat aux prochaines élections (avant d’adhérer à l’Union sacrée). Il faut travailler pour l’intérêt du peuple ».

« Je ne suis pas candidat président de la République. Je n’ai pas d’ambitions présidentielles. Je peux bien servir le pays sans être forcément président de la République », a-t-il noté dans sa conclusion.

Guillaume MAVUDILA

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