18 avril 2021-Certains compatriotes ont exprimé la crainte que le départ de la MONUSCO, que nous réclamons tous à cor et à cris, ne crée un vide dangereux pour les populations. Sans ce post, comme je le leur avais promis, je donne les raisons pour lesquelles je ne partage pas cette crainte.
Primo. Il faut savoir que l’instillation de la peur figure en bonne place dans l’arsenal de la guerre psychologique. Faisons un parallèle un peu osé avec la Covid-19, promise à décimer l’Afrique si celle-ci ne se soumettait pas aux mesures barrières et au vaccin. L’Afrique frondeuse a dit non et elle est toujours debout, à l’aide de quelques prophylaxies naturelles et peu coûteuses, tandis que les aseptisés du monde occidental ont ruiné leurs vies et leurs économies. Proverbes 3 : 25 « Ce que je crains c’est ce qui m’arrive ! »
Secundo. La MONUSCO est là depuis vingt ans, mais on tue comme si elle n’était pas là. Alors, pourquoi la prolonger ? Au contraire, il est plus logique de penser que c’est sa présence qui favorise les tueries. C’est ce que les populations de l’est, sans se perdre dans des envolées philosophiques ont compris ; parfois il suffit d’un peu de bon sens.
Tertio. Si la MONUSCO s’en va, qui va nous tuer ? On nous parle des ADF et dernièrement des islamistes. Personne n’en a jamais capturé ou présenté un seul. Les jeunes courageux de Beni ont fait le ratissage de tous les taillis et tous les bosquets de la forêt censée les abriter et n’ont rien trouvé. On conclut simplement (et logiquement) que les tueurs viennent des seuls qui s’aventurent dans ces forêts. Qui sont-ce ? La MONUSCO et les FARDC. La MONUSCO partie, les tueurs disparaissent. Il y a une preuve historique. Dans le Haut-Uele, le territoire de Dungu était tout autant objet d’attaques à répétitions attribuées à des groupes armés en dépit de la présence de la MONUSCO et du HCR. La population s’est décidé un beau matin à chasser les deux et depuis l’insécurité y a quasi-disparu. L’affaire est moins connue parce que moins médiatisée.
Quarto. Le Rwanda ? La vérité est qu’on n’a besoin ni de l’armée ni même de fusils pour mettre en déroute l’armée rwandaise. Il suffit de donner le feu vert aux populations (l’auto-défense). Qu’on se souvienne des colonnes de James Kabarebe taillées en pièces à Tshangu par une population éveillée alors qu’elles pensaient prendre le pouvoir de Kabila Laurent-Désiré en 1998. De plus, le Rwanda sait qu’il ne peut même pas oser une guerre conventionnelle avec le Congo. Sa force militaire est juste une fiction. C’est par la ruse, en infiltrant notre armée, et avec la couverture des organismes internationaux qu’ils se sont introduits ici. Nos militaires, les vrais Congolais, sont placés sous l’autorité de supérieurs étrangers, et sont désarmés. C’est là la responsabilité ou la complicité de nos autorités politiques et militaires. Est-ce un problème difficile à résoudre ça. Non.
Voilà pourquoi, la CNA, accompagne toujours sa revendication du départ de la MONUSCO par celle de l’audit de l’armée placée en première position dans l’ordre de priorité. Donc, il n’y a absolument aucune raison de craindre le départ de la MONUSCO, fut-il brusque, mais nous voulons faire les choses de manière pacifique et civilisée, comme le passage du pouvoir entre Kabila et Tshisekedi. Continuons tous à réclamer sans appréhension le départ de la MONUSCO et l’audit de l’armée : il n’y a rien, c’est l’homme qui a peur.
Serge Gontcho di Spiritu Sanctu (+243 81 27 22 490)
Conscience nationale en action