Mercredi, 4 mai 2022-En marge de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse, le Ministre de la Communication et médias a pris l’engagement de publier la liste des médias non en règle mais aussi de procéder au nettoyage systématique du secteur dans les prochains jours.
Devant les professionnels des médias et les ambassadeurs, le porte-parole du gouvernement à fait qu’au lendemain des États Généraux de la Communication et des Médias, il avait lancé les travaux de la Commission de contrôle de conformité des acteurs opérant dans le secteur audiovisuel public et privé.
A cet effet, rien que pour la ville- province de Kinshasa, 260 éditeurs des programmes ont été répertorié, dont 200 sont opérationnels à ce jour et que deux (2) seulement sont en règles sur le plan technico-administratif et financier.
« Ainsi, je m’apprête à publier les résultats de ce travail qui sera le premier pas d’un nettoyage systématique qui touchera les médias qui ne sont ni en règle au plan administratif encore moins au plan technique. C’est aussi cela la salubrité médiatique. En attendant que ces réformes entamées n’aboutissent, ma responsabilité, c’est aussi de vous rappeler de jouer votre partition dans cette marche vers une autre presse Congolaise. Vous devez systématiquement vous désolidariser des « moutons noirs » qui ternissent votre, notre belle profession », a dit le Ministre.
Sans aller par le dos de la cuillère, Muyaya note qu’il est urgent de dénoncer et mettre hors d’état de nuire ceux qui prétendent être des vôtres, des nôtres, mais qui ne respectent pas le Code d’éthique et de déontologie du journaliste en République Démocratique du Congo.
« L’heure est aussi venue pour que des structures de notre écosystème professionnel adoptent une nouvelle approche de monitoring leur permettant de ne pas servir de bouclier aux journalistes et/ou pseudos journalistes qui, par leur comportement kamikaze, ternissent la réputation de la presse congolaise. Dans notre contexte, il ne suffit pas simplement de dénoncer des cas d’atteintes à la liberté de la presse, il faut également et toujours nous approcher pour qu’ensemble nous puissions nous assurer de la prise en charge de chacun de ces cas », a insisté le patron de la communication et des médias.
Ci-dessous, l’intégralité du discours de Patrick Muyaya !
ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE MINISTRE DE LA COMMUNICATION ET MEDIAS A L’OCASSION DE LA CELEBRATION DE LA JOURNEE MONDIALE DE LA LIBERTE DE LA PRESSE
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Excellences Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs distingués invités,
Chers journalistes,
Je suis heureux de vous retrouver pour la célébration ce jour de la Journée Internationale de la Liberté de la Presse, la deuxième depuis la nomination.
Ces retrouvailles sont les premières depuis la tenue réussie des États Généraux de la Communication et des Médias qui ont connu, en début comme à la clôture, la participation de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO.
Cette seule présence mais aussi celle des Présidents des Chambres du Parlement constituent la preuve de notre engagement à réussir à redorer l’image de ce métier stratégique, pilier de notre démocratie.
C’est ici l’occasion de remercier également le Premier Ministre, Chef du
Gouvernement, Jean-Michel SAMA LUKONDE KYENGE pour son soutien, sans lequel l’organisation des États Généraux de la Communication et Médias n’aurait pas été un succès.
Mesdames et Messieurs distingués invités,
Chers journalistes,
Depuis ma prise de mes fonctions, bien avant la tenue des États Généraux de la Communication et des Médias, nous avons montré notre ouverture et notre disponibilité à travailler de manière étroite avec toutes les organisations professionnelles et les ONG de défense des droits de l’Homme pour qu’ensemble nous puissions, à intervalles réguliers, aborder les questions de la profession.
Au lendemain de la tenue des Etats Généraux, j’ai immédiatement mis en place un Comité de suivi qui nous permet de continuer le travail de la mise en œuvre des recommandations suivant les conclusions desdites assises.
Jamais, depuis plus de deux décennies, nous n’avons été si proches de réformer de bout en bout le cadre de l’exercice de notre métier.
N’en déplaise à certaines organisations qui, pour besoin de justifier leur existence, tentent d’ignorer le travail que nous avons pourtant commencé et abattons ensemble. Car, dans notre contexte, relever les défis liés aux exigences de la profession ne saurait se faire sans une mutualisation d’efforts.
Briser l’élan amorcé ensemble pour les réformes attendues par le secteur, c’est sans le savoir prendre le risque de s’ériger en obstacle à l’exécution des recommandations pertinentes convenues et suivies ensemble.
Bien au-delà de ce cadre d’échange, mon Cabinet et moi-même, avons toujours été disponibles pour répondre à des préoccupations spécifiques qui touchent au secteur des médias.
Mesdames et Messieurs distingués invités,
Chers journalistes,
Aujourd’hui, nous célébrons ou nous devrons célébrer » la liberté de la presse « , reconnue comme un droit fondamental dans notre Constitution.
Mais ce droit majeur ne peut s’exercer qu’avec une presse réellement libre, indépendante, éthique, professionnelle, respectueuse des règles déontologiques, des lois, des bonnes mœurs, de la vie privée et de l’ordre public.
Comme vous avez pu le constater depuis mon arrivée, la volonté politique de promouvoir une presse de qualité, une presse forte et digne est portée au plus haut niveau par le Président de la République, Chef de l’Etat, Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO avec l’organisation des États Généraux de la Communication et des Médias en janvier 2022.
Au cours de ses assises qui ont réuni plus de 200 délégués, de l’intérieur du pays comme de la diaspora, un diagnostic exhaustif sur les maux et les défis qui s’imposent à la presse a été posé et des solutions idoines ont été préconisées.
Aujourd’hui nous disposons d’une boussole, qui nous guide jusqu’à la transformation totale du secteur des médias qui est notre ambition commune.
A ce jour, qu’a-t-on fait de nos résolutions pour le renouveau de la presse ?
Comment écrivons-nous le nouveau narratif de la presse ?
Je tiens à vous informer que les résolutions les plus urgentes portant sur la réforme du cadre légal et institutionnel de ces États Généraux de la Communication et des Médias ont été déjà traduites sous forme d’Avant-
Projets de Lois et Avant-Projet de Décret et transmises aux instances gouvernementales habilitées pour procédure y afférentes.
En date du 25 avril 2022, j’ai personnellement présentés ces différents textes au niveau de la Commission Politique, Défense et Sécurité. Et dans un bref délai, je serai devant la Commission mixte avec la Commission Politique, Administrative et Juridique du Gouvernement pour d’autres délibérations avant l’adoption au Conseil des Ministres avant leur transmission au Parlement.
Il s’agit respectivement de :
1) l’Avant-Projet de Loi sur l’exercice de la liberté de la presse en République Démocratique du Congo ;
2) l’Avant-Projet de Loi portant statut du journaliste Congolais ;
3) l’Avant-Projet de Décret portant moratoire sur l’arrestation des journalistes en République Démocratique du Congo ;
Il y a également :
4) le Mémorandum demandant au Gouvernement de saisir les deux Chambres du Parlement afin de solliciter la finalisation du processus d’examen et d’adoption de la Loi sur l’accès à l’information publique en République Démocratique du Congo.
Je tiens ici à préciser que ce processus est suivi de manière étroite non seulement par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Jean-Michel SAMA LUKONDE KYENGE mais surtout par le Président de la République, Chef de l’Etat, TSHISEKEDI TSHILOMBO, qui tient à l’adaptation des Lois au contexte actuel et à la salubrité médiatique.
Mesdames et Messieurs distingués invités,
Chers journalistes,
Dépénaliser, le délit de presse tel que nous le voulons nécessite, et tous les juristes le savent, une modification de notre Code Pénal.
C’est un pari que nous avons pris et que nous tiendrons avec l’espoir que ceux qui sont nos partenaires contribuent au travail préalable de salubrité médiatique en dénonçant de manière claire et ferme tous les dérapages constatés quotidiennement.
Une telle réforme ne saurait se faire sans une presse totalement guidée par le respect des règles déontologiques et professionnelles qui constitue la véritable soupape de sécurité de tout journaliste.
Je voudrais ici dénoncer, avec la dernière énergie, les dérapages constatés il y a quelques jours avec des attaques systématiques et des propos frisant l’injure à l’endroit du Président de la République, Chef de l’Etat.
J’invite les Organisations professionnelles et toutes celles qui défendent la promotion de la liberté de la presse à condamner avec moi ce comportement récidiviste et tout autre acte qui dépasse les limites de l’exercice de la liberté de la presse.
C’est aussi cela notre responsabilité.
Ce que nous avons décidé de faire pour les médias ne nous a pas été dicté par qui que ce soit.
C’est le fruit d’une conviction partagée avec le Président de la République, Chef de l’Etat, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement et les Institutions, tous soucieux de l’émergence d’une société véritablement démocratique où toutes les voies sont entendues.
Messieurs et Messieurs distingués invités,
Chers journalistes,
Au lendemain des États Généraux de la Communication et des Médias, j’ai également lancé les travaux de la Commission de contrôle de conformité des acteurs opérant dans le secteur audiovisuel public et privé.
A cet effet, rien que pour la ville- province de Kinshasa, 260 éditeurs des programmes ont été répertorié, dont 200 sont opérationnels à ce jour et que deux (2) seulement sont en règles sur le plan technico-administratif et financier.
Ainsi, je m’apprête à publier les résultats de ce travail qui sera le premier pas d’un nettoyage systématique qui touchera les médias qui ne sont ni en règle au plan administratif encore moins au plan technique. C’est aussi cela la salubrité médiatique.
Chers journalistes et professionnels des médias,
En attendant que ces réformes entamées n’aboutissent, ma responsabilité, c’est aussi de vous rappeler de jouer votre partition dans cette marche vers une autre presse Congolaise.
Vous devez systématiquement vous désolidariser des » moutons noirs » qui ternissent votre, notre belle profession.
Il est de votre devoir de dénoncer et mettre hors d’état de nuire ceux qui prétendent être des vôtres, des nôtres, mais qui ne respectent pas le Code d’éthique et de déontologie du journaliste en République Démocratique du Congo.
L’heure est aussi venue pour que des structures de notre écosystème professionnel adoptent une nouvelle approche de monitoring leur permettant de ne pas servir de bouclier aux journalistes et/ou pseudos journalistes qui, par leur comportement kamikaze, ternissent la réputation de la presse congolaise.
Dans notre contexte, il ne suffit pas simplement de dénoncer des cas d’atteintes à la liberté de la presse, il faut également et toujours nous approcher pour qu’ensemble nous puissions nous assurer de la prise en charge de chacun de ces cas.
Car, comme je le dis plutôt, il n’y a pas de défis qui ne sauraient être relevés sans une collaboration étroite entre le Gouvernement et les Organisations professionnelles.
Dans cet esprit, j’attache une attention particulière à la redynamisation des organes de régulation et d’autorégulation de la presse.
A ce jour, le Gouvernement s’emploie conformément aux recommandations des États Généraux de la Communication et Médias :
– D’un côté, à appuyer techniquement et financièrement l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) dans l’organisation de son Congrès Extraordinaire. Et ce, conformément à la recommandation N° 70 des États Généraux de la Communication et des Médias en vue d’avoir une structure soudée et réunifiée, qui doit être notre partenaire dans le relèvement du défi de la salubrité médiatique que nous nous sommes assignés ;
– De l’autre, à s’acquitter de sa part de mission dans le processus de la revisitation de la loi organique instituant le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), suivant la recommandation N° 8 des États Généraux de la Communication et Médias.
Courageusement, j’invite les parties prenantes à s’impliquer de manière active, structurée et efficace. Car, il en vade la profession.
Parallèlement, toutes les recommandations liées notamment aux médias publics sont en cours d’implémentation. C’est ainsi que vous avez vu la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC) opérer une mutation avec une nouvelle identité, une nouvelle grille des programmes et bientôt des équipements modernes.
Il en sera de même pour le RENATELSAT et toutes les structures sous ma direction.
Aussi, il est important de souligner le travail en cours d’exécution entre mon Cabinet et l’Agence Congolaise de Presse (ACP) pour l’élaboration du projet de réorganisation du système de gestion d’archives, pilier de la modernisation de ce médias public.
Malgré la complexité des tâches et les délais incompressibles des procédures administratives requises, notre volonté de matérialiser ces réformes reste intacte.
Messieurs et Messieurs distingués invités,
Chers confrères journalistes,
Pour revenir à la thématique de cette année, à savoir : « les médias sous l’emprise du numérique »
Cela soulève bien des questions quant à sa compréhension et quant à son usage qui doit contribuer à avancer la société et non pas à en devenir un élément d’inquiétude.
Oui, le numérique a un impact certain sur notre beau métier.
Le numérique favorise aussi des atteintes à la vie privée.
Le numérique chamboule le modèle économique des médias déjà fragile.
Il sera donc question pour nous de minimiser les risques du numérique et de capitaliser ses avantages.
C’est pourquoi des réflexions sont en cours notamment avec des organisations comme MILRDC pour formuler des propositions concrètes afin de faire du numérique un levier puissant plutôt qu’une menace pour la liberté de la presse.
En attendant, dans les Projet des Lois que nous avons soumis à discussion, nous nous proposons de définir les médias en ligne et les réglementer parce que reposant essentiellement sur le numérique.
C’est aussi dans cet ordre que nous avons entrepris des réformes, avec mon collègue du Numérique, pour adopter une Charte Graphique qui va permettre l’authentification des sources d’informations et ainsi de nous doter des moyens de lutter contre la propagation de fake news en communiquant à temps les bonnes informations.
L’emprise du numérique sur les médias revient aussi à relever la concurrence accrue qui est faite aux médias classiques, par des individus qui, aujourd’hui, sont tous devenus, émetteurs d’informations mais qui malheureusement ne font preuve d’aucune rigueur des médias dans le traitement des nouvelles diffusées.
Le goût du buzz, la précipitation à informer font déjà bien des dégâts à la communauté.
Je me permets de rappeler les propos du Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO sur la nécessité de lutter contre les fake news.
Aujourd’hui, la guerre en Ukraine nous a fourni des leçons qui ne manqueront pas de nous inspirer à chaque fois que des machines de la propagande mettront en danger la survie de nos Institutions et qui perturberont l’ordre social.
Avec les structures de régulation renforcées, nous devons nous mettre à niveau et en synergie pour contenir tous les dérapages et limiter les dégâts.
Nous comptons ici sur la responsabilité de chaque acteur pour nous éviter d’arriver à des mesures radicales.
Messieurs et Messieurs distingués invités,
Chers confrères journalistes,
Aujourd’hui, la cohésion sociale est menacée, malmenée notamment par le fléau du tribalisme.
Je reviens de Lubumbashi où pendant près d’une semaine les Gouverneurs des Provinces de l’espace Grand Katanga et du Grand Kasaï se sont réunis y compris pour prévenir de toute forme de récupération des problèmes sociaux inhérents pourtant dans toute société.
C’est ainsi qu’au cours de mon dernier briefing avec les médias à partir de la province du Haut-Katanga, j’ai exhorté les journalistes à devenir nos alliés dans la lutte contre ce fléau. Et nous soutenons d’ores et déjà toutes les initiatives qui vont dans ce sens.
Nous soutenons la campagne » Bolingo » lancée par Malaïka Télévision et nous en ferons davantage avec d’autres médias.
Dans la perspective des élections attendues l’année prochaine et connaissant la rudesse de la campagne électorale ainsi que la flambée des discours extrémistes, nous devons prévenir.
Et ce n’est qu’à ce prix que les médias auront joué leur rôle dans la bonne modération des débats électoraux ainsi que dans l’accompagnement des candidats aux différents scrutins.
Je ne saurai terminer mon propos sans remercier tous nos partenaires qui nous appuient constamment sur toutes nos initiatives.
Je voudrais remercier et encourager aussi ceux des professionnels des médias qui, au respect des règles déontologiques, travaillent quotidiennement à nous informer.
Notre détermination reste inébranlable et nous sommes confiants que nous réussirons à totalement réformer le secteur des médias en République Démocratique du Congo.
Vive le journalisme de qualité !
Vive la liberté de la presse !
Encore une fois, bonne fête à vous !
Je vous remercie.
Patrick MUYAYA KATEMBWE
Ministre de la Communication et Médias
Porte-parole du Gouvernement