Vendredi, 22 juillet 2022-Depuis plusieurs années, les riverains des îlots dénommés Mfumua Kilemba, Kimuabi et Kizinga Malela, dans le territoire de Muanda vivent un calvaire qui ne dit son nom. Il suffit tout simplement de les visiter et l’on se rendra sans nul doute à l’évidence.
Très riches en divers produits de pêche de consommation courante tels que les poissons capitaines, les rougis, les malwa, les crevettes, les tortues et que savons-nous encore, ces îlots qui, en cette période de saison sèche, attirent beaucoup de gens provenant de partout qui y vont s’approvisionner en denrées halieutiques très prisées par la population et qu’ils vont revendre ailleurs dans de grandes villes et grands centres de la province, sont abandonnés, depuis des lustres, par les autorités aussi bien du Kongo Central que du territoire de Muanda.
Des réseaux de communication inexistants, des installations hygiéniques absentes, aucune école viable et aucun centre de santé répondant aux normes : voilà l’image précaire que présente jusqu’à ce jour ces îlots.
Selon nos sources concordantes, il y a de cela près de 5 ans, la société Vodacom, soucieuse de désenclaver cette contrée en matière de communication, avait installé une antenne relais à Kimuabi en vue de permettre aux riverains y résidant à se communiquer avec les leurs vivant dans les horizons lointains.
Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, cet acte salutaire posé par cette société en faveur des riverains desdits îlots, n’a pas cependant plu à un sujet étranger déjà décédé qui répondait au nom de Michel Collet, alors Directeur Général de l’Institut Congolais de Conservation de la Nature (ICCN), au motif que cette société avait installé son antenne dans un site protégé du Parc marin des Mangroves. Alors qu’il n’y aucun article du cadre légal congolais qui interdit l’implantation d’une antenne d’utilité publique, de communication soit-elle, dans un site protégé.
Des nombreux appels à l’aide lancés auprès des tenants du pouvoir, par les riverains de ces îlots qui peinent à mener une vie décente, sont à ce jour demeurés des coups de glaive dans l’eau.
Par ailleurs, suite à l’absence des installations hygiéniques dans ces îlots, les riverains qui y habitent disent n’avoir d’autres alternatives que de faire tous leurs besoins dans les eaux du fleuve Congo ; lesquelles leur servent également notamment de boisson, de cuisine, de vaisselle…etc. avec toutes les conséquences fâcheuses que cela entraîne vis-à-vis de leur santé.
En outre, dépourvus d’un Centre de santé viable, l’unique de fortune qui y fonctionne et qui, pis est, ne dispose d’aucune pharmacie, les riverains qui tombent malade recourent très souvent aux piroguiers lorsqu’il s’agit de se procurer en médicaments.
Ceux-ci, contre toute attente, leur parviennent habituellement après deux voire trois jours par la faute des voyageurs à destination soit de Yacht ou encore de Banana et vice versa.
Concernant enfin les infrastructures scolaires, l’unique école primaire opérationnelle dans cette partie du territoire de Muanda, celle de Mbanza-Makela, fonctionne dans des conditions qui laissent à désirer.
Bâtiment scolaire non tôlé ; les enseignants non mécanisés ; mobilité des apprenants par pirogue…etc.; sont donc là les vraies réalités de ces îlots qui n’intéressent nullement le Gouvernement congolais.
Face à tous les problèmes ci-dessus évoqués, on croit savoir que les décideurs qui seront interpellés par cette publication, ne manqueront pas de s’y pencher. Et, le plus tôt serait le mieux étant donné que lesdits riverains ont aussi droit à la vie décente.
Dieudonné MUAKA DIMBI