Mercredi, 8 juin 2022-Une affaire des vaches de 2018 refait surface sur fond de l’audience le 13 juin prochain à la Cour de cassation. Sont attendus à cette audience Augustin Matata Ponyo (sénateur et ancien premier ministre), Patrice Kitebi Kibol (ancien Ministre délégué auprès du premier ministre en charge des finances) et Christo Grobler (directeur général de la société Africom Commodities).
Ces trois personnes vont être entendues sur des faits supposés de détournement par surfacturation dans la gestion du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo.
Alors que cette audience est attendue, l’affaire des vaches qui refait surface ressemble plus à une diversion et à un raccordement frauduleux trouvé par des officines qui cherchent à manipuler l’opinion.
De quoi s’agit-il dans l’affaire des vaches dans le Kwilu et Kwango?
En février 2018, les populations du Kwilu et du Kwango voient leurs champs envahis par des éleveurs venus de la partie Est du Congo avec plusieurs têtes des vaches. L’affaire fait grand bruit dans l’opinion, d’autant plus pour les populations locales, ces éleveurs ne parlent que swahili et sont assimilés à des infiltrés.
Alors, rien ne lie ces vaches au projet du parc agro industriel de Bukanga-Lonzo.
Par la suite, le dossier de ces vaches pris en charge par le gouvernement et selon le site Capsud.net, c’est “sur instruction du Premier ministre, les Ministres Joseph Kapika de l’économie, Amy Ambatobe de l’environnement et développement durable, Georges Kazadi de l’agriculture, Daniel Paluku de pêche et élevage et Guy Mikulu des affaires coutumières ainsi que le vice-ministre Basile Olongo de l’intérieur et sécurité” vont séjourner au “Kwango et à Kwilu du 19 au 25 février afin de s’assurer de l’état de santé du bétail et de régler les problèmes de cohabitation entre éleveurs”.
Vaches venues de l’Est : une équipe du gouvernement dépêchée au Kwango et à Kwilu
L’ancien Ministre des Finances, Henri Yav n’est même pas membre de la délégation.
Ainsi, pour éviter les conflits entre les éleveurs et les populations autochtones, le gouvernement tranche et lève quelques options “à l’issue de la 8ème réunion ordinaire du Conseil des ministres. Selon le porte-parole du Gouvernement (de l’époque), Lambert Mende Omalanga, il n’y a pas lieu de s’alarmer sur l’origine des éleveurs de ces vaches.
Venues de provinces du Sud-Kivu et du Tanganyika, les 1.216 bovins arrivés dans les provinces du Kwango et du Kwilu appartiennent bel et bien aux éleveurs congolais.
Ils sont, par ailleurs, en bonne santé, contrairement aux rumeurs répandues sur les réseaux sociaux. En route vers Kinshasa, ces troupeaux seront momentanément logés au parc de Bukanga-Lonzo, qui regorge d’un domaine public de 80.000 hectares” précise le site d’information RDCnouvelles.com. Ces sites ont suivi l’information au moment des faits.
https://rdcnouvelles.com/politique/po/4935-affaire-vaches-le-gouvernement-annonce-le-d%C3%A9dommagement-des-paysans-du-kwango-et-du-kwilu.html
Il est assez curieux de voir qu’un dossier pris en charge par le gouvernement de l’époque puisse retomber sur l’ancien Ministre des Finances, juste parce que l’on voudrait faire un raccordement frauduleux entre les vaches et le projet Bukanga Lonzo.
“Les faits retenus dans le dossier Bukanga Lonzo se sont déroulés entre novembre 2013 et novembre 2016” indique la citation à prévenu de la Cour de cassation. Alors que l’affaire des vaches, pris en charge par le gouvernement s’est déroulée en 2018.
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’un ministre, des finances soit-il, n’est pas un électron libre. Il agit dans le cadre des instructions liées à l’exécution des actions telles qu’arrêtées par le Gouvernement.
Dans cet ordre, chaque membre du gouvernement agit dans les limites de ses compétences et cela sous la coordination du Premier Ministre, Chef du gouvernement.
En ce qui concerne le Ministre des Finances, tous les documents et correspondances sur ce dossier sont disponibles.
Les auteurs des articles devraient, déontologie oblige, prendre soin de chercher à vérifier les informations avant de les diffuser. Il aurait suffit juste de poser des questions aux personnes concernées pour avoir des réponses précises au lieu de créer des confusions et amalgames pour nuire à la réputation de certaines personnes.
“Pour cette fois-ci, ces auteurs devront se préparer à répondre de leurs actes devant la justice”, précise un proche de l’ancien ministre des Finances.
La rédaction