
22 décembre 2020-Deux pages ont suffi à Jean Lucien Bussa pour annoncer à Joseph Kabila son départ du Front Commun pour le Congo (FCC).
L’actuel ministre du Commerce extérieur a pris le soin d’expliquer à l’autorité morale du FCC les raisons de son départ, mieux, de son indépendance au regard de l’évolution de l’actualité.
« De ce qui précède, camarade autorité morale du FCC, m’inscrivant dans cette dynamique qui prend en compte les demandes politiques pressantes de nos compatriotes, j’ai décidé, la CODE entendue …. après avoir consulté la base, de prendre ma liberté d’engagement et d’action politiques en vie d’oeuvrer, en toute responsabilité, pour l’aboutissement des réformes pre-rappelées au mieux des intérêts du peuple congolais », a-t-il écrit à Joseph Kabila.
Dès sa relation avec Joseph Kabila jusqu’à la divergence des vues, Bussa a été un peu plus clair dans ses écrits.
« Au moment où le peuple Congolais s’interroge sur la question qui semble se poser autour de ma position et, à travers ma personne celle de la coalition des Démocrates, CODE en sigle, face à la situation politique de l’heure, j’ai résolu d’adresser la présente à votre autorité à ce propos », peut-on lire en introduction, comme pour situer sa désormais ex-autorité morale de sa position.
Subsidiairement, poursuit-il dans sa correspondance intitulée « Ma position face aux enjeux politiques de l’heure », il me paraît opportun et pour mémoire que ce fût dans un contexte politique âprement controversé sur les modalités de l’alternance politique, d’une part, et le processus électoral, d’autre part, que nos violons s’étaient afin accordés pour la tenue d’un dialogue politique, avec l’accompagnement de la communauté internationale porté par la résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations unies du 30 mars 2016.
Et aujourd’hui, Jean Lucien Bussa explique aussi les raisons majeures de son indépendance.
« Pendant ce temps, aussi au sein du gouvernement de cohésion nationale que du FCC, je n’ai de cesse de relever lors des débats, ma position ainsi que celle de la CODE, sur la nécessité de procéder à des réformes essentielles sur le plan politique notamment : le retour à l’élection présidentielle à deux tours, la suppression du Seuil d’éligibilité imposé aux partis politiques, le retour au paiement de la caution électorale par liste et accessible à tous les Congolais en vertu de l’égalité des chances et d’opportunités, l’irrecevabilité de la nationalité congolaise d’origine, le changement du mode de désignation des gouverneurs de province et celui du fonctionnement de la CENI », a-t-il énuméré dans sa correspondance.
Quoique le FCC n’ait pas pris part aux consultations initiées par le président de la République, poursuit-il, il s’avère par ailleurs que les conclusions de celles-ci ont mis en exergue une convergence de vues entre le discours du président de la République et nous-mêmes sur les réformes ci-dessus évoquées ; lesquelles réformes réaffirment la volonté du constituant originaire confortant ainsi nos positions maintes fois exprimées.
« Ce qui a conduit à la déclaration politique du CODE soutenant les réformes politiques et institutionnelles majeures préconisées par le président de la République, Chef de l’Etat, dans son discours du 6 décembre 2020, à l’issue des consultations politiques », a dit Bussa.
Il est clair qu’avec cette prise de position, Jean Lucien Bussa adhère sans le dire ouvertement à l’Union sacrée de la nation.
Kevin INANA
