Jeudi, 13 octobre 2022-Les doutes qui planaient, depuis quelques semaines, dans les esprits des centaines d’avocats électeurs du Kongo Central, ont été seulement dissipés, après près de 8 heures du temps consacrés au déroulement d’un vote interdit aux cardiaques et lequel a porté, aux premières heures de la matinée de ce mercredi 12 octobre 2022, une femme, à la tête du barreau près la Cour d’Appel du Kongo Central, en qualité de bâtonnier démocratiquement élu avec 655 voix sur 1.111 votants ; renvoyant à la méditation, ses deux challengers non de moindre qui n’étaient autres que Me Rigobert Pathy Nsuami et Me Mathon Léon qui, après proclamation des résultats de vote intervenue à 4 h 30′ de ce matin, n’ont pu glaner que 362 voix pour le premier cité, et 82 voix pour le second.
Il s’agit de Me Cherine Luzaisu Lusienge. Cette avocate de fer ayant un cursus professionnel non moins négligeable, a en effet remporté, sans panache, une victoire méritée grâce à son programme tinté d’actions irréfutables ayant conquis tout l’auditoire présent en la salle du barreau venu vivre de visu les péripéties ayant émaillée cette élection qualifiée, par certains avocats, d’une grande première de l’histoire de ce barreau dont la création remonte vers l’année 1983.
Et parmi les actions contenu dans son programme et lesquelles ont plu à ses nombreux électeurs, on pouvait citer entre autres la non facturation au barreau une fois élue ; l’assurance de la sécurité socio-professionnelle des avocats ; la réponse positive, dans la mesure du possible, à leurs besoins vitaux ; le renforcement du respect dû à l’éthique professionnelle ; l’accompagnement sans faille de jeunes avocats et enfin l’unification du barreau.
Me Cherine Luzaisu Lusienge qui a atteint la moitié du siècle depuis l’année dernière et qui a promis d’être le bâtonnier de tout le monde sans exception aucune, est une figure de proue ayant toujours fait la grande fierté des avocats de Matadi, en particulier, et du Kongo Central, en général.
Son honneur et surtout sa crédibilité, ont déjà franchi les limites frontalières de la République Démocratique du Congo.
Cela s’explique par le fait qu’elle est parmi les rares femmes avocates du pays de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo à avoir gagné le concours international de plaidoirie de CAEN grâce à l’une de ses publications sur Guérison Tiba dans laquelle elle a parlé l’histoire d’un enfant de 10 ans ayant choisi comme emploi d’enleveur de la boue et d’autres ordures ménagères.
Ce n’est pas tout, cette femme qui a été élue bâtonnier et qui est aussi appelée affectueusement « Kamala Harris » est une licenciée en droit de l’Université Kongo.
Membre de l’Union Internationale des Avocats, elle siège au Conseil de la Cour Pénal International (CPI) où elle représente les victimes de l’Ituri dans l’affaire qui oppose le Procureur de cette institution judiciaire internationale à Bosco Ntanganda.
Au niveau provincial, Me Cherine Luzaisu Lusienge qui venait, par son élection, de briser le mythe qui a toujours fait que ce poste ne soit qu’occupé que par les hommes, est la Présidente de l’Association des Femmes Juristes du Congo (AFEJUCO/Kongo Central) ; mais aussi membre de plusieurs associations féminines aussi bien du Kongo Central que de la RD. Congo.
Sauf imprévu, cette dame qui fut la dauphine de son prédécesseur Alain Mavambu, compte organiser, le 12 novembre prochain, l’élection des membres du Conseil de l’Ordre des Avocats.
Dieudonné MUAKA DIMBI