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RDC-Contraste judiciaire : Bakonga et des cadres de l’ESPT à Makala, Matata pourchassé, Eteni intouchable !

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4 août 2021-C’est visiblement une justice à double vitesse. Le détournement serait-il perçu sous différents angles par la justice congolaise ? La question mérite d’être posée au moment où certains politiques proches de l’ancien régime sont malmenés par la justice pour détournement.

Bakonga et 2 cadres de l’EPST à Makala…

Cités dans le rapport de l’Inspection Générale des Finances, des hauts cadres du ministère de l’EPST ont bénéficié d’une justice expéditive et se retrouvent aujourd’hui à la prison centrale de Makala où ils vont loger pendant une vingtaine d’années si leur pourvoi en appel ne produit rien.

Le Directeur du Secope et l’Inspecteur général de l’EPST ont été accusés de détournement des fonds destinés à la gratuité de l’enseignement au niveau primaire.

Willy Bakonga, ancien ministre d’Etat en charge de l’EPST, a été pourchassé jusqu’à Brazzaville et séjourne actuellement à la prison centrale de Makala.

Bien que son procès n’a pas encore débuté, il a été également accusé de détournement des fonds destinés à la gratuité.

Matata pourchassé…

Accusé notamment des détournements dans le dossier zaïrianisation et Bukangalonzo, l’ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo est pourchassé par la justice. Ses immunités sont rapidement levées par le Sénat pour donner la possibilité au procureur général près la Cour constitutionnelle de le poursuivre uniquement sur le dossier zaïrianisation.

Ce dossier presque classé à en croire l’intéressé lui-même, Matata se verra secoué de nouveau par le procureur, cette fois-là sur le dossier Bukangalonzo dont le Sénat avait clairement manifesté son refus quant aux poursuites contre l’ancien premier ministre. Mardi 4 août 2021, Matata verra sa résidence vandalisée par quelques éléments de la police qui tentaient de l’arrêter sur ordre du procureur près la Cour Constitutionnelle.

C’est après plusieurs interventions téléphoniques que ces policiers quitteront, bredouilles, la résidence du sénateur.

Très en colère, l’ancien Premier ministre n’a pas gardé sa langue en poche.

‘’Ma résidence vient d’être violée par une dizaine de policiers dirigés par un Général. La porte de ma chambre où j’étais couché en repos médical a été cassée et j’ai été menacé pour avoir refusé de répondre à un mandat de comparution illégal sur le dossier Bukangalonzo. Je remercie l’autorité des services publics qui est intervenue pour arrêter cette violation inacceptable des droits de l’homme et le traumatisme de mes enfants pour avoir refusé, sur conseil de mes avocats, de répondre à plusieurs mandats de comparution illégaux du PG JP Mukolo. Conformément à la Constitution, je ne répondrai jamais à un mandat d’amener ILLEGAL du PG Jean Paul MUKOLO qui ne respecte pas la décision du Sénat qui ne l’a pas autorisé à me poursuivre en justice sur le dossier Bukangalonzo. J’ai besoin de recouvrer mes immunités et mouvements’’, a-t-il déclaré.

Eteni Longondo, l’intouchable…

En face, il y a le cas Eteni Longondo qui fait encore couler ancre et salive dans l’opinion. Serait-il intouchable ? Jouit-il des immunités udépsiennes ?

Tenez ! Alors ministre de la Santé publique au gouvernement Ilunkamba, Eteni Longondo est cité dans un rapport de l’Inspection Générale des Finances dans l’affaire de détournement des fonds covid-19. Rapport pourtant déposé à la justice, le précité n’a jamais été inquiété jusqu’à ce jour.

Cet élu vaque librement et calmement à ses occupations.

La question se pose : la justice congolaise a-t-elle décidé de fermer les yeux sur le détournement des fonds Covid ?

Dans une sortie médiatique, Jules Alingete, patron de l’Inspection Générale des Finances, avait clairement dit son inquiétude de constater l’immobilisme de la justice quant à ce dossier.

‘’Préoccupé par les dénonciations des populations sur de fonds covid-19, le Président de la République nous a demandé de vérifier les allégations de détournements présumés des fonds covid-19. Depuis, nous avons enquêté et transmis le rapport d’audit aux autorités judiciaires. A ce jour, aucune information n’a été ouverte pendant que tous ceux qui ont fait l’objet des poursuites pour détournement de fonds destinés à la gratuité de l’enseignement sont incarcérés. Pour raison d’équité, nous voulons que des responsabilités soient établies et les coupables condamnés’’, déclarait-il sur les antennes de la radio Top Congo.

Les autorités judiciaires sont appelés à faire preuve d’impartialité dans les dossiers relatifs au détournement des deniers publics pour ne pas donner l’impression que l’Etat de Droit tant vanté par le régime en place ne vise que les proches collaborateurs de Joseph Kabila et non ceux de l’UDPS de Félix Tshisekedi.

Kevin INANA

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