Vendredi, 25 octobre 2024-Au Kongo Central, province située à la contrée Sud-Ouest de la République Démocratique du Congo, il se passe parfois des choses inadmissibles que la presse, reconnue à tort ou à raison comme étant le quatrième pouvoir, ne pouvait passer sous silence. Sinon alors, elle n’aura plus sa raison d’être.
En effet, d’aucuns n’ignorent que partout à travers le monde, pour qu’un élève du secondaire puisse étudier dans les meilleures conditions et, éventuellement, lui permettre de bien comprendre les leçons, le respect strict de certaines règles en matière d’enseignement, doit être de rigueur.
Notamment en ce qui concerne le nombre d’apprenants que doit contenir une salle de classe. Au maximum 40. Aller au-delà de ce chiffre, pensent de nombreux acteurs de la société civile ayant le domaine de l’enseignement dans leurs attributions, ferait froid dans le dos des parents d’élèves qui se verront retrouver en face d’un melting pot qui ne semble pas conscient du danger que cela pourrait entraîner vis-à-vis de l’éducation des enfants.
Curieusement en République Démocratique du Congo, en général, et au Kongo Central, en particulier, on trouve aujourd’hui dans les salles des classes de plusieurs écoles du secondaire des élèves en surnombre ; bien que non encore concernées par la mise en œuvre de la gratuité initiée par le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et laquelle, dans un premier temps, n’est d’application qu’au niveau du primaire.
L’acte que condamne avec la dernière énergie Célestin Nzita, un parent de Matadi, capitale du Kongo Central. Selon l’homme, « les auditoires ont été conçus pour ne servir des enseignements qu’aux seuls étudiants et non pas aux élèves dont les mémoires sont supposées être encore très faibles », précise-t-il.
Ce qui, malheureusement, n’est plus le cas dans certaines écoles du Kongo Central. En l’occurrence au Collège Ntetembwa pour ne citer que cet exemple parmi tant d’autres.
Dans cet établissement scolaire du secondaire dirigé, depuis des lustres, par les Frères des Ecoles Chrétiennes censés appliquer y normes éducationnelles en vigueur, on y trouve aujourd’hui des classes avec plus de 100 élèves. Et cela, au vu et su des autorités ayant l’enseignement dans leurs attributions dont le silence est jugé de complice.
« Jamais on ne peut transformer une salle de classe du secondaire à un auditoire. Car, la perception des cours par les élèves du secondaire diffère de très loin de celle des étudiants », explique Bonaventure Kakielo, un directeur d’une école de Boma, deuxième grande ville portuaire du Congo-Kinshasa.
Et d’ajouter : « Le faire par défi, clame-t-il encore haut et fort, c’est traiter les élèves comme des animaux ».
Pour sa part, Jackson Makengo placé à la tête du comité des parents d’élèves d’une institution du secondaire de la place se dit, lui, très surpris quand, il y a deux semaines, il a visité le Collège Ntetembwa. « Cela m’a paru paradoxal de voir une salle de classe avec 112 élèves », s’indigne-t-il la mort dans l’âme.
Le surnombre d’élèves constaté dans certaines salles des classes dudit collège se fait ressentir presque partout dans d’autres établissements scolaires du secondaire fonctionnant au Kongo Central. Entre autres à Boma, Muanda, Tshela, Kimpese, Kwilu-Ngongo, Lukala, Mbanza-Ngungu, Kisantu, Kasangulu…etc.
Un Préfet d’une école située à Tshimpi, une agglomération périphérique établie à l’Ouest de Matadi sur la rive droite du fleuve Congo qui a requis l’anonymat, témoigne que chez-lui, suite au précédent, les élèves s’assoient à quatre sur un banc pupitre prévu pour deux personnes voire à même le sol.
« C’est vraiment malheureux et surtout c’est contre l’hygiène avec la présence de plus en plus fréquente de Monkey-pox, une maladie que les apprenants qui sont confinés comme des sardines dans les salles des classes peuvent facilement contracter « , prévient-il.
De son côté, un Chef de Sous-division éducationnelle du Kongo Central 2, qui s’est, lui également, exprimé sous le couvert de l’anonymat, dit faire des remarques aux responsables d’écoles qui s’adonnent à de telles pratiques déshonorantes mais en vain.
Pour le commun des mortels, « l’insuffisance des bâtiments scolaires est de beaucoup sur cette situation déplorable », reconnaît-il.
A l’allure où vont les choses, le pouvoir central, à travers le gouvernement provincial du Kongo Central que dirige des mains de maître le Gouverneur Grâce Nkuanga Masuangi Bilolo, doit veiller sur le Programme Local de Développement de 145 territoires initié par le Président de la République et sui y faire le suivi afin qu’il arrive à donner les résultats escomptés.
Etant donné que dans ce programme, il est aussi prévu la construction de nouvelles écoles susceptibles de parvenir à l’assainissement, du moins pour la prochaine année scolaire 2025 – 2026, de celles en surnombre d’élèves cette année.
Ce qui revient d’emblée à dire que des mesures appropriées visant à combattre ce fléau qui rend difficile les conditions de scolarité des enfants doivent être prises au plus vite. Surtout en ce qui concerne les élèves finalistes du secondaire de cette année dont lesdites conditions pourraient, si l’on y prend garde, impacter négativement sur les résultats de l’examen d’Etat de l’édition en cours.
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