Mercredi, 16 août 2023-Les Congolais vivant dans l’Est de la RDC le savaient et le disaient malade. Très malade même. Et ce, depuis belle lurette.
A Kinshasa où la méconnaissance de cet « Orient rd congolais compliqué » le disputait à l’ivresse du lait, on n’a rien voulu entendre. Pour toute réponse à la dégradation continue de l’état de siège, le Parlement est allé de prorogation en prorogation. Voilà que transféré d’urgence dans la capitale, le « malade » apparaît aux yeux de tous pour ce qu’il est réellement : mourant.
Tous les diagnostics se recoupent en effet . L’état de l’état de siège, âgé de 27 mois, est irréversiblement agonisant. C’est donc peu de dire que le pronostic vital est engagé.
Au Palais du peuple où ce « cousin » de l’état d’urgence est admis aux urgences, sa mort est perçue comme une urgence sanitaire et salutaire. Même par euthanasie. Le plus tôt serait le mieux. Question d’abréger les souffrances que même des soins palliatifs n’arrivaient plus à soulager.
Dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, on n’attend même pas l’ultime soupir pour entonner le requiem. On a déjà symboliquement jeté la dernière pelletée de terre sur la « tombe » symbolique de l’état d’urgence. C’est dire.
Reste qu’après le trépas de l’état de siège, il faudra bien siéger pour solder les comptes. Liquidateurs naturels Ituriens et Nord-kivutiens sont en droit de demander des comptes aux dirigeants. Une reddition des comptes aux allures de bilan.
Le bulletin de santé sécuritaire dans les deux provinces valait-il bien plus de deux ans d’état de siège ? Pour une mesure d’exception, sa longévité n’a-t-elle pas fini par la dévoyer et la frelater ? Trop d’état de siège tuant l’état de siège ?
José NAWEJ/FORUM DES AS