Mercredi, 5 octobre 2022-Dans la province du Kongo Central, il se passe de plus en plus des choses inadmissibles que la presse, en sa qualité de 4ème pouvoir, ne pouvait passer sous silence. Sinon alors, elle n’aura plus sa raison d’être.
En effet, les informations qui nous parviennent du territoire de Mbanza-Ngungu, spécialement dans le secteur de Boko, font état de déguerpissement forcé, de plus de 70 habitants du village Kimbombo, d’une part, et de la privation des champs, à près de 3.000 ménages des villages environnants, d’autre part.
Ces ménages, au jour d’aujourd’hui, ne savent plus sur quel pied tenir encore puisqu’abandonnés à leur triste sort.
Selon nos sources, les champs que l’on venait de leur ôter par des manœuvres sordides et dilatoires, constituent, à en point douter, leur principale ressource vitale. Alors, comment vont-ils vivre ? Selon les premiers éléments en notre possession, cela fait suite à la vente, depuis plusieurs années, par la partie demanderesse du coin non autrement identifiée, de surcroît, autorité coutumière, de 90 hectares de terres d’une vaste concession dans laquelle se trouve le village Kimbombo ainsi que d’autres ; y compris leurs vestiges, entendez les cimetières.
Cette partie demanderesse, renseignent nos sources concordantes, se serait tout simplement profité du conflit foncier l’ayant mis aux prises, depuis un bon bout de temps, avec un groupe constitué de ses membres de famille biologique qui, depuis des lustres, se regardent en chien de faïence. A l’origine : le problème de terre.
Raison pour laquelle a-t-elle jugé bon d’ester ce groupe en justice et plus précisément au Tribunal de Grande Instance de Mbanza-Ngungu qui a tranché net en faveur de la partie demanderesse.
Forte de cette victoire, cette dernière a résolu de poser cet acte à la fois sadique et ignoble que déploré la partie défenderesse.
Cependant, au lieu de jouer à la sagesse en informant au préalable ses frères et sœurs restés au village de ce qui pourrait leur arriver plus tard après qu’elle ait vendu tout le village, cette partie demanderesse, piquée on ne sait par quelle mouche, a préféré se taire et quitter le village en catimini pour aller vivre ailleurs.
On laisse entendre que cette histoire qui daterait de très longtemps était ignorée par cette famille. Vrai ou faux ? La question reste posée.
Cependant, des dizaines d’années après, soit le mardi 27 septembre dernier, pendant que personne ne s’y attendait, tous les frères et sœurs de la partie demanderesse restés au village Kimbombo et ses environs, sans pour autant qu’ils ne soient préavisés au préalable par le huissier de la justice, ont été tout simplement surpris de voir surgir, en pleine journée pendant que certains étaient encore aux champs, toute un équipage d’hommes en toge provenant du Tribunal de Grande Instance de Mbanza-Ngungu, accompagné des policiers et de quelques proches du fameux acheteur constituaient pour la plupart des kulunas et autres bandits de grand chemin, venir appliquer la décision judiciaire visant leur déguerpissement forcé.
À noter que deux bus ainsi qu’une dizaine de motos étaient mis à leur disposition par l’acheteur demeuré à ce jour un mystère puisqu’inconnu du public.
Cependant, au lieu de mener cette louche opération en mettant notamment l’humanisme à l’avant plan, les agents exécuteurs de cette sentence ont fait sortir de force leurs biens de la maison qu’ils ont jeté en pêle-mêle çà et là avant de les brutalisé sans pitié et les embarquer mains vides comme des malfrats à bord desdits engins roulants ; mais aussi les acheminer ensuite au siège du bâtiment administratif du secteur de Boko où ils les ont fait descendre sans aucune assistance et où ils passent des nuits entières à la belle étoile.
Cela, sous l’indifférence totale de l’Administrateur du territoire de Mbanza-Ngungu qui les a rendu visite quatre jours après, ainsi que du Chef de secteur de Boko qui, lui, n’a jamais été régulier à son poste.
Alors que parmi eux figurent entre autres les vieillards, les femmes enceintes, les malades, les adolescents…etc.
Aussitôt après avoir évacué tous les paysans tenus du reste à l’écart, ces agents exécuteurs, comme de véritables gladiateurs, se sont en effet livrés à incendier méchamment les maisons de ces derniers ; soit 26 au total.
C’est-à-dire, 14 dans le village Lufulu et les 12 autres dans celui de Kilumbu.
Tout cela, sans la moindre réaction des ministres provinciaux ayant la justice et l’intérieur, sécurité et affaires coutumières dans leurs attributions.
Saisis, les honorables députés nationaux Roger Matondo, Jacques Lunguana et Pierre Tsumbu, tous trois élus de la circonscription électorale de Mbanza-Ngungu, ont effectué, le dimanche 2 octobre 2022, une descente sur le lieu du drame, pour s’enquérir personnellement de cette situation qui continue à révolter les bonnes consciences.
Après avoir fait le constat qu’ils ont d’ailleurs qualifié d’amer, les trois élus du peuple précités ont promis d’aller jusqu’au bout sur cette affaire.
À cet effet, ils envisagent mener, sous peu, des actions de grande envergure tendant à exiger du Tribunal de Grande Instance de Mbanza-Ngungu, la surséance de cette décision judiciaire voire l’interpellation urgente des autorités judiciaires de ce tribunal.
Car, il est vraiment inconcevable de voir un être humain respecté et respectueux vendre du coup tout un village lui légué par ses ancêtres y compris ses cimetières dans lesquels reposent pour l’éternité ses aïeux.
Tout compte fait, nous osons croire que les décideurs, à tous les niveaux, qui sont ainsi interpellés, vont se saisir de ce dossier qualifié, par les uns et les autres, de monstre à plusieurs têtes et, éventuellement, prendront toutes les dispositions qui s’imposent afin d’appréhender les auteurs de cet odieux crimes de lèse majesté pour qu’ils répondent de leurs actes.
Dieudonné MUAKA DIMBI