16 juillet 2021-Lancé avec air martial en avril, l’état de siège a vite tourné au flop. Présenté comme une « prise ya suka » pour mettre fin à l’insécurité dans l’est, il n’est plus aujourd’hui qu’une manifestation de plus du démon de l’inachevé, parce que mal préparé, qui caractérise tous les grands ouvrages de Félix Tshisekedi, à l’instar des travaux de 100 jours. Comme aux temps des sauts-de-mouton, les gouverneurs militaires continuent de promettre le feu et la foudre, en dépit des démentis cinglants du terrain : axe Bunia-Butembo qui devient plus sanglant que jamais, tueries et bombes artisanales qui explosent à Beni … mais pas un seul haut fait d’arme à se mettre sous la dent.
Il faut se demander à quoi a servi l’état de siège. A rien. Les quelques opérations que l’on voudrait mettre à son actif ne diffèrent en rien des opérations routinières de tous les jours, rien à voir avec les exploits de Mamadou Ndala et de Sylvain Bahuma, exploits qui n’ont pas, eux, nécessité un état de siège.
En vérité, l’état de siège, et la CNA le disait déjà dès le début, n’avait pour vrai but que de desserrer l’étau des citoyens sur la MONUSCO dont toute la population de l’est et quelques organisations à Kinshasa demandaient le départ. Le seul fait tangible de l’état de siège c’est que les populations sont interdites de manifester, sous peine de répression par les militaires.
Depuis la proclamation de l’état de siège, la MONUSCO tente de se refaire une beauté : ici, elle est aux côtés de l’État et des FARDC pour combattre les forces négatives, là, elle s’invite dans le débat congolo-congolais sur la congolité pour donner son avis que personne n’a sollicité.
En fait, une belle mise en scène pour détourner l’attention des citoyens qui avaient mis le doigt sur le vrai problème : le néocolonialisme. L’insécurité n’a jamais porté préjudice au marché des matières premières que les multinationales se font livrer via leurs comptoirs rwandais ou ougandais. Et la MONUSCO, les troupes officielles rwandaises, ougandaises, kenyanes … ne sont là que pour sécuriser leurs mines. Sinon, qu’on nous dise en quoi leur présence a été utile aux populations de l’est.
Le peuple congolais n’est pas aveugle, ni naïf. Nous avons tous respecté l’état de siège, par respect pour notre président, parce qu’il fallait donner une chance à la chance. Mais maintenant, vu l’échec, il n’y a plus aucune raison de le prolonger. Honte aux députés, surtout du Grand Kivu, s’ils continuent à soutenir cette messe au nom d’intérêts égoïstes.
HONORABLES DÉPUTES DU GRAND KIVU, SORTEZ DE L’ÉTAT DE SIÈGE ! Et restituons au peuple du Grand Kivu son droit constitutionnel de manifester, et pourquoi pas de faire de l’auto-défense.
Au Président de la République, nous recommandons la même solution simple et efficace de l’audit de l’armée, audit sur les nationalités, sur les affairistes et sur les effectifs.
La dénonciation des magouilles au sein de l’armée, nous avons entendu et salué, mais maintenant, il faut sévir. Il n’y a pas que Matata Ponyo qui doit aller en prison, parce qu’il porte une cravate rouge.
Kimikambo GONTCHO (+ 243 81 27 22 490)
Conscience nationale en action (CNA)