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RDC-Kongo Central : un médecin déguerpi d’une maison d’État en violation des procédures légales !

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Samedi, 11 mars 2023-Le gouvernement provincial du Kongo Central a déclenché, ce week-end, une vaste opération de déguerpissement forcé de tous les hauts-cadres de l’administration publique occupant, depuis des lustres, des maisons appartenant à l’État congolais.

Le go de cette opération qui a été donné par la résidence sise sur nº 4 de l’avenue Inga dans la commune de Matadi ; laquelle qu’occupait, depuis 1994, un haut fonctionnaire du ministère de la santé publique, de surcroît, médecin d’État exerçant jusqu’à ce jour les fonctions de Chef de Bureau « Hygiène et Assainissement » à la division provinciale de la santé publique, a été entachée de beaucoup d’irrégularités, selon de nombreux observateurs.

Dr. Louis Tsasa Thubi Mabiala, médecin très célèbre à Matadi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été surpris de voir, aux environs de 9h30′ de ce jour, toute un bataillon de la police accompagné de quelques agents tant du ministère provincial de l’intérieur que ceux du Parquet Général près la Cour d’Appel du Kongo Central, venir lui sommer de quitter sa maison sans autre forme de procès pendant que la police, en ce qui le concerne, faisait sortir de façon désordonnée tous les biens meubles et autres de la maison de ce médecin ayant déjà sauvé des milliers d’âmes humaines dans cette ville.

Ce qui écoeure et scandalise à la fois, les policiers venus exécuter cette décision du gouvernement provincial n’ont malheureusement exhibé aucun document attestant cette décision auprès de ce haut fonctionnaire du ministère de la santé que le gouvernement provincial à fait humilier publiquement.

Par ailleurs, le commun des mortels pensent que tout ce qui est des maisons d’Etat requiert de l’apanage du ministère ou mieux de la division provinciale en charge de l’habitat.

Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est plutôt le ministère provincial de l’intérieur qui est à la tête de cette vaste opération qui blesse certaines susceptibilités.

Et pour cause !

Approché par notre rédaction, le Dr. Louis Tsasa Thubi Mabiala qui a cependant laissé libre cette équipe faire ce que bon lui semblait, dit être informé de la situation de son déguerpissement forcé que le 27 février dernier et cela, à partir d’un document lui signifiant cette décision du gouvernement provincial qui, contre toute attente, ne lui avait accordé seulement une semaine de préavis.

Alors qu’il est connu de tout le monde qu’en pareille circonstance, la loi prévoit 3 mois de préavis doublé d’un mois plus 15 jours.

Mais quand tout un Gouvernement provincial censé la faire respecter devrait se permettre lui-même et sans vergogne le luxe de la violer, ce qu’il y a anguille sous roche.

« Dans la vie des hommes, il y a des fonctions ou des responsabilités qui exigent un comportement digne, respectable et humaniste de la part de ceux qui les exercent en vue de servir d’exemple aux autres. Si en Occident, les politiques sont considérés comme faillibles parce qu’ayant la chair et le sang, en Afrique, par contre, tous ceux qui sont appelés à conduire aux destinées des entités sont présumés être des modèles, des infaillibles… etc. Et dans leurs faiblesses, ils doivent éviter de franchir le seuil du tolérable mais plutôt prêcher l’amour du prochain sans lequel tout ce que l’homme peut faire n’est que vanité et poursuite du vent », dixit un vieux acteur politique pétri de la sagesse, originaire de la province du Kongo Central.

En décidant de déclencher cette vaste opération de déguerpissement forcé à l’encontre de tous les occupants des maisons d’Etat, haut cadre de l’administration publique soit-il, le gouvernement provincial, pensent de nombreux observateurs avertis, vient en effet de déclarer une guerre qui, si l’on y prend garde, risquerait de se terminer par un bras de fer dont personne ne sait présentement dire comment elle se terminera.

À notre humble avis, toute en saluant cette vaste opération devant pourtant suivre la procédure normale en la matière, les occupants de ces bâtisses d’Etat méritent tout de même respect et un peu d’égards.

C’est-à-dire, le gouvernement provincial devrait commencer tout d’abord par la sensibilisation avant de les préaviser selon les prescrits de la loi en la matière.

Surtout que d’après une certaine indiscrétion, toutes ces maisons d’Etat dont on reconnaît la dépendance à l’YMCA, seraient déjà vendues, les unes, par cette même structure à des tierces personnes et ce, avec la complicité de certaines autorités politico-administratives de cette province qui se seraient partagés d’autres pour lesquelles elles seraient devenues des propriétaires.

Le moment venu, la même indiscrétion n’hésitera pas à éventrer le boa et la vérité finira par triompher.

Suite à ce qui précède, le gouvernement provincial ne devrait pas engager la guerre contre ses propres cadres qui ne sont pas dupes mais plutôt les observent dans la discrétion la plus totale.

Car, selon elle, la province connait pas mal de problèmes qui nécessitent des solutions idoines et urgentes de la part des décideurs. Curieusement, ces derniers veulent à en rajouter d’autres. A l’exemple de celui concernant le Dr. Louis Tsasa Thubi Mabiala et sa famille qui sont aujourd’hui sans abris par la volonté du gouvernement provincial.

Alors que ce médecin a sa maison construite à Kinkanda et laquelle est habitée par des locataires.

Fraudrait-il vraiment qu’il fasse subir à ses locataires ce que le gouvernement provincial venait de lui faire subir ? La question reste posée.

À noter que même les 600$ lui promis par le gouvernement provincial et lesquels devraient lui servir de garantie locative et de transport de ses biens demeurent jusqu’au jour de son déguerpissement un coup de glaive dans l’eau ou mieux une simple distraction, a enfin laissé entendre ce médecin.

Dieudonné MUAKA DIMBI

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