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Matadi : face aux tentatives d’évasions à répétition des prisonniers au Tribunal de Grande Instance, la société civile propose l’organisation des audiences dans l’enceinte de la prison du Camp Molayi !

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Vendredi, 19 mai 2023-Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central, a vécu une journée de jeudi 18 mai 2023 pleine d’émotions caractérisée, aux environs de 11 heures très précises, par des crépitements des balles réelles en plein centre ville.

En effet, près d’une soixantaine de prisonniers conduits, à bord d’un véhicule du ministère de la justice, en la salle d’audience du Tribunal de Grande Instance de Matadi où ils devraient être jugés, ont curieusement profité de la maladresse des juges et autres avocats et défenseurs judiciaires présents dans ladite salle, pour tenter d’ouvrir la grande porte et, éventuellement, prendre la poudre d’escampette.

Mais c’était sans compter avec la farouche détermination des éléments de la police commis à leur garde qui veillaient au grain sur tous leurs mouvements.

Pendant que tout le monde rêvait à autre chose, cette salle d’audience, d’un geste plusieurs mouvements, s’est subitement transformée en un lieu des spectacles ahurissants ou encore de pratique d’arts martiaux que d’aucuns n’ont pu imaginer.

Et dans cette confusion, 12 d’une soixantaine de pensionnaires de la prison centrale de Camp Molayi ont pu se soustraire à la fois brutalement et malicieusement de cette salle dans laquelle les esprits des uns et des autres étaient surchauffés mais sans pour autant en connaître les mobiles.

La panique, certe, était cependant à son comble a tel enseigne que Tous ceux qui s’y étaient rendus pour suivre les audiences commençaient à courir presque dans toutes les directions.
Question de sauver sa vie.

Du coup, la police qui a fait montre d’un professionnalisme avéré grâce aux consignes reçus de Blaise Kilimba Limba, Commissaire provincial adjoint en charge des opérations, a tout de même maitrisé les ardeurs des détenus. Notamment en faisant usage des tirs de sommation.

Malheureusement, les balles ont, bon gré mal gré, atteint 2 d’entre eux qui sont morts dans les installations même dudit tribunal. Selon une certaine indiscrétion, ces deux là qui sont tombés sont des criminels de grand chemin appréhendés respectivement à Boma et Matadi par la police et poursuivis pour association des malfaiteurs.

Un autre détenu, lui aussi atteint par une balle pendant cette tentative d’évasion, a été grièvement blessé puis conduit à l’Hôpital provincial de référence de Kinkanda où, quelques heures seulement après, n’a pas non plus survécu.

À noter que parmi les fugitifs, 6 ont été récupérés par la police avec le concours de la population. Quant aux 3 autres détenus qui se sont volatilisés dans la nature, ils sont jusqu’ici introuvables.
En attendant leur dénichement, tous les détenus ont été retournés à la prison centrale de Camp Molayi. Et suite à ces échauffourées, l’audience prévue hier n’avait plus lieu.

Les deux corps sans vie ont été acheminés, pour conservation, à la morgue de l’hôpital de Kinkanda à bord du corbillard de l’hôtel de ville de Matadi par les éléments de la Croix-Rouge dépêchés sur le lieu du drame.

D’après quelques pensionnaires de cette prison approchés par notre rédaction, ils ont affirmé sans réserve avoir préparé leur coup à la veille de l’audience d’hier depuis la prison. Curieusement, les uns étaient pour cette action ; tandis que les autres très réticents n’ont pas voulu y souscrire.

Pour la société civile locale, cette tentative d’évasion des prisonniers au cours des audiences qui se tiennent au Tribunal de Grande Instance de Matadi étant la troisième du genre déjà notifiée en l’espace d’une année, elle émet le souhait de voir les autorités judiciaires de cette ville les tenir désormais dans l’enceinte même de la prison centrale de Camp Molayi.

Cela, prévienne-t-elle, épargnerait les vies humaines de nombreux habitants de la ville de Matadi capables d’être fauchés par des balles. Surtout lorsqu’on sait que ce tribunal fonctionne en plein centre-ville proche non seulement d’un grand marché communément appelé « Damar » ; mais aussi et surtout des maisons d’habitation, du bâtiment abritant presque tous les services de l’administration provinciale et de la Direction provinciale de la Regideso.

Dieudonné MUAKA DIMBI 

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