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RDC : La sempiternelle guerre de clans…(Éditorial) ! 

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Mardi, 8 février 2022-Dans le landerneau politique kinois où les murs des palais lambrissés de la République ont des oreilles, il se raconte de plus en plus que la guerre de clans fait rage au sein de la Fatshisphère. L’indicible détention du très « sécurocrate » François Beya apparaît comme le niveau paroxystique de la guerre de tranchées que se livrent les différentes écuries présidentielles.

Guerre de clans ? Sous les tropiques rd congolaises, l’expression est à comprendre littéralement davantage au premier qu’au second degré. Ce qui se traduit concrètement pour les initiés aux arcanes du pouvoir Fatshi par le duel fratricide aux relents très années indépendance entre Luba-Kasaï oriental- et Lulua – ex Kasaï occidental- . Le premier groupe se revendiquant plus frère de sang (plus mashi a mu menu) du Président que le second dans lequel se trouve François Beya.

Sans tomber dans la caricature ni dans le piège de l’essentialisme, le hasard fait précisément que le geôlier en chef du non moins geôlier professionnel Beya est originaire du Kasai oriental. Ceci n’expliquant forcément cela. Tout de même…

Problème, cette guerre de clans aurait été bénéfique pour la République si elle couvrait en fait la guerre de courants autour de l’idée que se fait chaque faction de l’intérêt général ou des enjeux existentiels du pays. Ainsi, on aurait eu autour du « Chef« , des théories ou des approches concurrentes pour guérir le grand grabataire qu’est le Congo-Kinshasa. Ou pour rester dans la métaphore nécrologique du Président, on compterait plusieurs chapelles dans l’entourage présidentiel pour tenter de « ressusciter » le pays à la manière de Lazare. Plus sérieusement, du choc des idées aurait jailli la lumière.

Or, il se chuchote que la guerre de clans en cours n’a pour unique ressort que la chasse effrénée au trésor…public et à la course à l’échalote pour rafler la plus grosse mise sur le front des commissions, rétro-commissions et dans les dédales des carrés miniers. Rien qui touche au sort toujours fort peu enviable du « Peuple d’abord« .

Vu de Congolais d’un certain âge ou d’un âge certain, le branle-bas de combat dans la Fatshisphère charrie un goût archi-connu de leurs palais. La guerre de clans version « Fatshi » a tout du déjà vu.

Sous le Maréchal Mobutu, la chronique politique post-discours du 24 avril 1990 relayait journellement le combat au couteau entre faucons et colombes. Une guerre de clans qui a fini par recouper la « géopolitique » bien de chez nous entre le réduit ethnique du Président et les autres conseillers. Le premier fournissant le gros du bataillon de faucons avec l’inénarrable Conseiller spécial Ngbanda comme « commandant en chef » et le second regroupant l’aile modérée de l’entourage du Maréchal avec, notamment, un certain Nkemaa Lilo.

Ayant succédé à son père, Joseph Kabila a vu se constituer autour de lui plusieurs chapelles dont certaines répondaient aux motivations « identitaires« . Pour faire aussi court que simple avec le risque de simplisme, dans la galaxie swahiliphone, il y avait le bloc du Kivu face au clan katangais par exemple ; la phalange non swahiliphone comme caution occidentale et centrale de la kabilie …

Les chapelles sont, certes, inhérentes à tout pouvoir ici comme ailleurs. Ayant vocation à être sous le contrôle du « monarque » qui les manipulent, façon « diviser pour mieux régner« , les entourages peuvent finir par prendre en otage le « big boss » et le ruiner à petit feu.

Lanceur d’alerte avant l’heure, peintre des travers de la société à nul autre pareil ; l’artiste musicien Franco Lwambo a légué à la postérité la chanson intitulée « Lettre à M. le DG » dans laquelle il décrit ces entourages qui rendent un mauvais service au « patron ». Rien de nouveau sous le soleil pour des Congolais qui, pour avoir tout vu et tout vécu, ont acquis une immunité collective.

José NAWEJ/FORUM DES AS

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